Enfants selon le cœur de Dieu
série : Bienvenue à la maison | Texte biblique : Éphésiens 6,1–4
Une immense promesse repose sur le cinquième commandement («Tu honoreras ton père et ta mère»). La mise en œuvre de cette exigence se présente différemment à chaque étape de la vie. Mais il s’agit toujours de respecter, d’honorer et de renforcer la position du père et de la mère. La condition pour les enfants adultes est d’avoir quitté leur père et leur mère. L’objectif n’est pas l’indépendance, mais des cœurs tournés vers l’autre dans la liberté.
«C’est dans la maison que doit commencer ce qui doit briller dans la patrie.«Cette phrase de Jeremias Gotthelf, utilisée depuis bientôt 200 ans, n’a absolument rien perdu de sa force d’expression. Une famille où l’on vit l’amour, l’acceptation et le soin mutuel a le potentiel de changer le monde. Une telle famille est une grande bénédiction et agit comme un peu de levain qui gagne en influence sur tout son environnement. C’est exactement ainsi que fonctionne le royaume de Dieu : du plus petit au plus grand, de l’intérieur vers l’extérieur ! Au début, il est insignifiant, mais il s’étend de plus en plus. C’est ce que nous appelons le ciel sur la terre !
Une base très importante pour la coexistence des générations au sein de la famille est le cinquième commandement, que Paul fait passer comme un lardon dans la bouche des Éphésiens : «Honore ton père et ta mère» – c’est le premier commandement qui est lié à une promesse, à la promesse : «Alors tu seras bien et tu vivras longtemps sur cette terre».»(Éphésiens 6.2 et suivants). Honorer son père et sa mère a des effets extrêmement positifs :
- Tu iras bien. L’expression grecque eu ginomai (devenir bon) apporte le signe eu (bien) dans ta vie. Tout ira bien !
- Tu vivras longtemps sur cette terre. Longue vie est synonyme de bénédiction. Dans le texte original, on peut lire : «Alors tu vivras longtemps dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.»(Exode 20,12 NL). Dieu fait allusion à la terre de Canaan promise à Israël. Celui qui honore son père et sa mère vivra dans les promesses de Dieu.
Honorer ses parents multiplie la vie ! Cela donne à la vie une nouvelle dimension et une profonde satisfaction. C’est le paradis sur terre !
Honorer son père et sa mère
Une première observation importante est qu’il n’est pas dit : «Honore tes parents», mais «Honore ton père et ta mère». Nous ne pouvons pas rendre hommage à nos parents de manière globale. Il est donc important de considérer la relation avec notre père et notre mère séparément.
Le mot honorer signifie, dans son sens originel en hébreu donner son poids à quelqu’un. Il est évident que cela se présente différemment à chaque étape de la vie. Mais il s’agit toujours de respecter, d’honorer et de renforcer la position du père et de la mère. Pour les enfants, cela signifie être obéissants : «Enfants, obéissez à vos parents ! C’est ainsi que le veut le Seigneur à qui vous appartenez ; c’est bien ainsi.» (Éphésiens 6.1 NGÜ). C’est par là que tout commence. Il est très important que les enfants apprennent à écouter leurs parents et à leur obéir – sans être constamment en désaccord. Le père et la mère sont mis au défi d’apprendre cela à leurs enfants, et pas seulement lorsque les enfants comprennent le sens de chaque consigne. En contrepartie, les parents ont eux aussi un rôle à jouer : «Et vous, pères, comportez-vous envers vos enfants de telle sorte qu’ils n’aient aucune raison de se révolter contre vous ; éduquez-les avec les réprimandes et les avertissements nécessaires, comme le fait le Seigneur» (Éphésiens 6.4).
Le cinquième commandement est particulièrement difficile pour les adolescents – c’est l’âge où l’on a l’impression que ses parents sont plutôt difficiles. Lentement mais sûrement, on se rend compte de leurs faiblesses. Dans les cercles de collègues, on risque alors souvent de parler négativement de ses parents. La Bible raconte une histoire intéressante à ce sujet, celle de Noé, ivre, couché nu dans sa tente (Genèse 9,21ss). Ses trois fils ont réagi différemment : Canaan voit cette nudité et l’exhibe. Sem et Jafet, en revanche, détournent délibérément le regard et couvrent sa faiblesse. Canaan est ensuite maudit, tandis que les deux autres sont bénis. Honorer son père et sa mère, c’est aussi traiter leurs défauts et leurs faiblesses avec discrétion.
Au plus tard à l’adolescence, les enfants devraient être éduqués selon le concept du père, qui se décrit par les mots liberté, cohérence et relation. «Apprends à ton enfant à choisir la bonne voie, et quand il sera plus grand, il continuera sur cette voie.» (Proverbes 22,6 NL). Les enfants doivent apprendre à prendre des décisions de manière autonome et à choisir la bonne voie.
Le cinquième commandement s’applique aussi aux enfants adultes : «Respecte ton père et ta mère, tu leur dois la vie ! Écoute-les même quand ils seront vieux.» (Proverbes 23,22 GN). Toutefois, cette invitation de Salomon n’est pas une carte blanche donnée aux parents pour qu’ils s’immiscent dans le quotidien de leurs enfants adultes sans leur demander leur avis, mais plutôt un appel aux enfants adultes à demander conseil à leur père et à leur mère. Les enfants doivent assumer une part de responsabilité vis-à-vis de leurs parents vieillissants.
Abandonner son père et sa mère
Une condition élémentaire pour que les enfants adultes puissent honorer leur père et leur mère est qu’ils quittent leur père et leur mère. ont (Genèse 2,24). Cela ne vaut pas seulement pour les enfants qui se marient ! Il est important que toutes les dépendances soient dissoutes et que les cœurs se tournent les uns vers les autres en toute liberté. (Malachie 3,24). Couper le cordon ombilical est une nécessité vitale et un processus qui dure toute la vie. Combien de mères, à des centaines de kilomètres de distance, dirigent leurs enfants adultes à travers le câble téléphonique comme à travers un cordon ombilical ! Chers parents d’enfants majeurs, laissez-les partir !
Même Marie, la mère de Jésus, a eu du mal à le faire. Il y a au moins deux épisodes où Jésus réprimande sa mère de manière plutôt rude (Luc 8,19–21 ; Jean 2,1ss). Lors des noces de Cana, Marie fait remarquer à Jésus qu’il n’y a plus de vin. Jésus lui dit alors : «Qu’est-ce que j’ai à faire avec toi, femme ?» (Jean 2,4 Elb). De toute évidence, Maria a dépassé les bornes. Sa réaction prouve qu’elle a compris rapidement. Elle dit en effet aux serviteurs : «Faites ce qu’il vous dit» (5 NL). La preuve que Jésus honore sa mère même après l’avoir quittée, il la prouve sur la croix. Ses douleurs sont insupportables, mais il prend soin de sa mère. Il dit à Jean : «Le disciple prit alors la mère de Jésus chez lui et s’occupa d’elle à partir de ce moment-là.» (Jean 19.27 PGN). C’est peut-être l’exemple le plus marquant pour honorer les parents.
Dans chaque famille, il y a beaucoup de bien et de bénédictions. Quitter son père et sa mère, c’est les remercier tous les deux individuellement. Celui qui a remercié pour ce qu’il a reçu accède à la liberté. L’ingratitude laisse derrière elle des dépendances et des liens malsains (Romains 1.21), ce qui entraîne l’absence de liberté. Il est très important que les enfants remercient leur père et leur mère. Cela doit s’exprimer par une attitude fondamentale qui trouve toujours des mots, parce que les remerciements ne peuvent pas arriver sans mots. «Pour le passé, merci ; pour l’avenir, oui.«a dit Dag Hammarskjöld. La gratitude est la plus grande force de la vie. Les personnes reconnaissantes et pleines d’espoir vivent statistiquement 7,5 ans de plus (selon le neuropsychologue et chercheur sur le cerveau André Alemann). Nous y revoilà, la longue vie promise par le cinquième commandement ! La gratitude n’est pas la conséquence du bonheur, mais la cause du bonheur.
Mais dans chaque famille, il y a aussi des empreintes négatives. Les parents imparfaits pécheurs font des erreurs. Il est donc inévitable que dans toute relation parent-enfant, outre beaucoup de bonnes choses, il y ait aussi – souvent inconsciemment – beaucoup d’échecs. Nous ne pouvons jamais être entièrement à la hauteur de nos enfants. Le cinquième commandement implique d’honorer également les pères et les mères qui ont échoué. Pour que cela puisse être envisagé, il faut que quelqu’un quitte son père et sa mère. Si les empreintes négatives et les dépendances ne sont pas coupées, la vie future des enfants reste chargée. Il existe une variante silencieuse et une variante bruyante : soit je reprocherai sans cesse à mon père et à ma mère leurs erreurs et je les tiendrai pour responsables de mon sort, soit je n’aurai pas conscience de cette dépendance et je commettrai les mêmes erreurs vis-à-vis de mes enfants, étant donné que je suis dans l’incapacité d’assumer mes responsabilités. Père par père je suis piégé.
La bonne nouvelle, c’est que Même si tu as vécu beaucoup de choses pénibles dans ton enfance, tu peux devenir libre de tous les liens négatifs. La clé se trouve dans le «sang que Jésus-Christ a versé : «.Vous savez que vous avez été rachetés de la vie dénuée de sens et de but que menaient déjà vos ancêtres, et vous savez quel était le prix de ce rachat : non pas quelque chose de périssable comme de l’argent ou de l’or, mais le sang précieux d’un agneau sacrifié, qui n’avait pas le moindre défaut ou la moindre tare – le sang du Christ.»(1 Pierre 1.18 et suivants). Jésus déclare que son sang sera versé «pour pardonner les péchés de nombreuses personnes» (Matthieu 26,28b NL). Le chemin de la liberté hors des empreintes négatives des parents passe par le pardon et la réconciliation. Un tel processus peut être très douloureux, selon les incidents. Ce chemin est considérablement simplifié lorsque le père et la mère prennent l’initiative, reconnaissent leurs omissions et leurs excès, s’humilient et demandent pardon. La situation est plus exigeante lorsque de tels entretiens de réconciliation avec le père et la mère ne sont pas possibles. Mais là aussi, il est essentiel pour un enfant de leur pardonner et de les libérer. Dans ce cas, il s’agit d’un processus qui se déroule seul ou, mieux, avec un aumônier sur la croix de Jésus. Là, on accuse individuellement et concrètement le père et la mère, on leur accorde le pardon et on les rend à leur liberté. Lorsque l’enfant aura atteint une certaine maturité, il reconnaîtra également sa propre part de responsabilité et demandera également pardon.
Les personnes qui ont eu une enfance difficile, en particulier, doivent savoir : «.Si mon père et ma mère m’abandonnent, le Seigneur m’accueillera.» (Psaume 27,10 NL). Celui qui a découvert les bras ouverts de son Père céleste peut plus facilement faire face aux défis de sa propre famille.
L’abandon du père et de la mère engendre la liberté et nous ouvre la possibilité de vivre une vie réfléchie à la gloire de Dieu ! Mais ce chemin du remerciement et du pardon ou de la réconciliation doit être parcouru concrètement.
Prendre soin les uns des autres
Dans une famille, il s’agit toujours d’une responsabilité mutuelle. Paul met les enfants au défi de prendre soin de leurs ancêtres: «Cependant, si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, ce sont d’abord eux qui sont responsables d’elle. Ils doivent montrer leur respect envers Dieu en accomplissant leurs devoirs familiaux et en se montrant reconnaissants envers leur mère et leur grand-mère pour tout ce qu’ils ont reçu d’elle, car cela plaît à Dieu.»(1Timothée 5,4 NGÜ). Même à l’époque des assurances sociales, on doit assumer la responsabilité les uns des autres au sein de la famille. La tendance sociale est plutôt de prendre en charge les parents ou les grands-parents. Pourtant, la Bible parle de «prendre soin». Lorsque les enfants adultes prennent soin de leurs parents par liberté, et non par devoir ou mauvaise conscience, et qu’ils les valorisent de cette manière, ils honorent leur père ou leur mère.
Mais Paul en appelle aussi au père et à la mère : «Car si quelqu’un ne prend pas soin de ses proches, en particulier de ceux qui vivent sous le même toit que lui, il renie la foi et est pire que celui qui ne croit pas en Christ.» (1 Timothée 5.8 NGÜ). La responsabilité des parents envers leurs enfants ne se limite pas aux 20 premières années de leur vie, mais dure aussi longtemps que nécessaire. Parfois, les parents disent : «Maintenant que j’ai passé ma vie à me battre, j’en profite tout simplement. Maintenant, je suis assis dans le jardin de ma maison familiale de 7 pièces, j’arrache un peu de mauvaises herbes et j’allume le barbecue !» Mais la Bible dit : «Tu as une responsabilité sociale envers les jeunes générations.«La bénédiction financière que tu as reçue doit aussi devenir une bénédiction pour tes enfants. Je veux vous encourager à assumer votre responsabilité sociale envers vos enfants, même avec ce que Dieu vous a confié comme bénédiction financière. C’est le principe biblique de l’attention mutuelle.
L’objectif de la coexistence des générations n’est pas l’indépendance, mais des cœurs tournés vers l’autre dans la liberté ! «Il tournera le cœur des pères vers leurs enfants, et le cœur des enfants vers leurs pères, de peur qu’à mon arrivée je ne détruise le pays.» (Malachie 3,24 NL). Les cœurs qui se tournent les uns vers les autres sont une bénédiction pour la famille et, en outre, une force de préservation pour le pays tout entier !
Questions possibles pour les petits groupes
Lire le texte biblique : Éphésiens 6,1–4
- Où observes-tu que les promesses qui reposent sur le cinquième commandement se réalisent effectivement ?
- Que signifie pour toi, dans la situation actuelle, honorer ton père et ta mère ?
- Que signifie le soin mutuel ou la responsabilité des générations ? Quel est ton défi vers le haut et vers le bas ?
- Où en es-tu dans le processus d’abandon du père et de la mère ? Dans quelle mesure vos cœurs sont-ils déjà tournés l’un vers l’autre dans la liberté ?
Conseil pratique : honore concrètement ta mère et ton père jusqu’à la prochaine fois !