Comme toi et moi
série : Comme toi et moi | Texte biblique : Genèse 12,1–9
«Je te bénirai et tu seras une bénédiction» (selon Genèse 12,2). Cette promesse de Dieu a été faite à Abraham, le père de nombreux peuples. Dieu a exigé de lui un départ incroyable : il devait quitter sa patrie, où il était déjà enraciné depuis 75 ans. En tant qu’homme béni par Dieu, il doit devenir une bénédiction pour beaucoup d’autres personnes et peuples. Dans la vie d’Abraham et de nombreux autres personnages, nous découvrons un fil conducteur : Dieu s’adresse aux hommes, les bénit et fait d’eux une bénédiction pour les autres.
Comme toi et moi – tel est le thème de l’année 2020. Au cours de cette année, nous examinerons à la loupe différents personnages de la Bible et en tirerons des enseignements importants pour notre vie personnelle. Abraham, dans l’Ancien Testament, est un exemple pour cette année. C’est pourquoi le verset biblique auquel nous allons nous référer est tiré de son histoire. L’Éternel lui a promis : «Je te bénirai et tu seras une bénédiction» (cf. Genèse 12,2). Comment pouvons-nous, toi et moi, être bénis par Dieu et comment pouvons-nous être une bénédiction pour les autres ? C’est ce mystère que nous voulons découvrir cette année.
Dieu parle
Comme sorti de nulle part, l’Éternel dit à Abraham, qui s’appelait alors Abram : «Quitte ta patrie, tes proches et la famille de ton père, et va dans le pays que je te montrerai ! De toi descendra une grande nation. […]»(Genèse 12,1f NL). Il faut s’imaginer cela : Abraham n’est plus un jeune homme, il a fièrement 75 ans. Il est donc à un âge où l’on préfère prendre sa retraite plutôt que de recommencer à zéro. C’est justement à cet homme bien établi que Dieu impose un départ radical, accompagné de la promesse qu’il aura une descendance. Il faut savoir que Saraï, sa femme, était elle aussi déjà âgée.
C’est très important : quel que soit ton âge, Dieu a encore des projets pour toi ! Souvent, à partir de 50 ans, on se retire un peu au second rang, on s’accorde un peu de repos et on investit encore le maximum dans la prévoyance vieillesse. C’est clairement insuffisant. De plus, cette histoire nous apprend que Dieu veut tout à fait nous faire sortir de notre zone de confort. Lorsque j’avais 20 ans, Dieu m’a lancé le défi de quitter mon pays et de commencer quelque chose de nouveau. Pendant huit ans, j’ai résisté fermement, car je ne voulais pas abandonner mon environnement familier et mes contacts sociaux. Je me souviens comme si c’était hier du départ de Silvia et moi. Jeunes mariés, nous avons quitté Romanshorn pour Bâle en sachant que nous ne reviendrions jamais. J’avais une boule dans la gorge et je savais que nous n’avions plus que l’un pour l’autre et Dieu. Il n’y a pas de plan B. Soit Dieu tient ses promesses, soit nous nous retrouvons face au néant. C’était un moment très stimulant qui est resté gravé dans ma mémoire. Abraham a dû faire ce pas en tant qu’aîné.
Dieu aime s’adresser aux gens et les faire sortir de leur zone de confort. Où fait-il cela avec toi ? Dois-tu changer une habitude qui s’est installée depuis des années ? Un changement doit-il être introduit dans ton mariage ou dans une autre relation ? Dieu te met-il au défi d’assumer un nouveau rôle à l’école ou au travail ? Devrais-tu assumer une nouvelle tâche et servir d’autres personnes ? Est-ce que ce serait le moment de dépenser ton argent généreusement pour quelque chose de bien ? Ou s’agit-il de travailler concrètement sur un trait de caractère qui revient sans cesse ? L’une des devises de ma vie est : «Fais toujours quelque chose dont tu as peur». Dieu veut t’emmener plus loin dans ta vocation. Cela signifie qu’il veut élargir ton domaine. Sois courageux et fort quand Dieu te parle !
Abraham écoute et obéit
Après la promesse de bénédiction, on peut lire : «Abram se mit en route, comme le Seigneur le lui avait ordonné. Et Lot l’accompagna. Abram avait 75 ans lorsqu’il quitta Haran. En route pour Canaan, il prit avec lui sa femme Saraï, son neveu Loth et tout ce qu’ils possédaient, ainsi que leur bétail, leurs esclaves et leurs femmes esclaves qu’ils avaient achetés à Haran. C’est ainsi qu’ils arrivèrent finalement à Canaan» (Genèse 12,4f NL). C’est sans émotion, sans contradiction, sans lamentations, qu’Abram se met en route et obéit à Dieu. Quel exemple à suivre ! Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle «l’ami de Dieu».
Étienne raconte cette histoire lors de sa lapidation. Il est intéressant de noter qu’il y a encore une parenthèse : «Abraham quitta alors le pays des Chaldéens et vécut à Haran jusqu’à la mort de son père. Puis Dieu l’a conduit ici, dans le pays où vous vivez aujourd’hui.»(Actes 7,4 NL). Il y a manifestement eu une étape à Haran sur son chemin. Il y est resté jusqu’à la mort de son père. Les liens naturels empêchaient le cœur d’Abram de répondre pleinement à l’appel de Dieu. Bien qu’il ait été appelé en Canaan, il a néanmoins hésité à Haran jusqu’à ce que ce lien soit rompu par la mort. Ce n’est qu’alors qu’il s’est mis en route vers le lieu où le «Dieu de gloire» l’avait appelé. C’est ce que j’aime dans la Bible : elle ne raconte pas seulement les succès de personnalités comme Abram, mais aussi leurs hésitations et leurs faiblesses. En même temps, elle nous montre un Dieu qui a de la patience et qui comprend Abram. Il n’annule pas l’appel concernant Abram, car il est fidèle. Dieu est prêt à faire un tour supplémentaire avec toi aussi. Mais il persévère s’il a un plan pour toi. Oui, Dieu a aussi un plan pour toi !
Prenons toujours le temps d’écouter Dieu ! Il parle. Ensuite, il s’agit de la question de l’obéissance. Sommes-nous prêts à faire des pas sur l’eau ? Si nous ne réagissons pas à la parole de Dieu, quelque chose de grave se produit : nos oreilles deviennent sourdes (cf. Esaïe 6,10). Nous avons alors l’impression que Dieu ne nous parle pas du tout. Pourtant, il s’agirait de faire ce qu’il a dit depuis longtemps.
Récemment, j’ai vu une émission de télévision intitulée «Karma Challenge». Dans cette émission, des personnes se réunissaient dans un groupe d’entraide et révélaient leurs «péchés», comme prendre beaucoup l’avion, produire des déchets, faire du shopping en ligne. Chacun d’entre eux a été mis au défi de changer quelque chose à son mode de vie et d’oser de nouvelles choses. Un homme qui se qualifiait d’hédoniste faisait également partie de ce groupe. Un hédoniste profite de la vie, veut s’amuser, s’offre spontanément quelque chose, est toujours à la recherche de changement et de divertissement. En même temps, il essaie de minimiser la douleur et la souffrance. Dans son challenge, il s’agissait de rendre quelque chose à la société. Il l’a fait sous la forme d’un don de sang, d’un concert gratuit et de bénévolat. Ce faisant, il a pu constater à quel point cela le remplissait et lui donnait un sens.
En les regardant, je me suis demandé si le style de vie hédoniste n’avait pas également fait son entrée chez les chrétiens. L’une des questions les plus importantes que nous nous posons n’est-elle pas : «Est-ce que c’est vrai pour moi» ? Si tel est le cas, notre thème annuel offre un contraste saisissant. Considérons aussi comme un défi le fait de laisser Dieu nous faire sortir de notre zone de confort et de servir les autres, même si cela nous coûte quelque chose. Si Abraham avait été hédoniste, il serait probablement resté dans sa patrie et Dieu aurait dû chercher un autre ancêtre pour le peuple juif. Tout le plan de salut aurait dû être révisé.
Abraham est béni et devient une bénédiction
Dieu n’a pas rendu la tâche facile à Abraham. Il l’a envoyé loin de chez lui dans ses vieux jours, Abraham devait même croire qu’il aurait encore un enfant à un âge avancé, même la tentation la plus difficile que Dieu puisse imposer à un homme – sacrifier son propre enfant – Dieu n’a pas épargné Abraham. Par cette histoire unique, Abraham est devenu le porteur de la bénédiction de Dieu. Ce n’est pas la bénédiction qui est au départ, mais la mission que Dieu a confiée au vieil Abraham de se mettre en route vers un pays qu’il lui montrera. Si nous vivons dans l’appel de Dieu pour nous, nous ferons l’expérience de sa bénédiction. La bénédiction de Dieu, contrairement à son amour, n’est pas réservée à tous les hommes. Dieu lie la bénédiction à notre obéissance (cf. Deutéronome 28).
«Je te bénirai et tu seras connu dans le monde entier. Je veux faire de toi une bénédiction pour les autres» (Genèse 12,2 NL). Dieu a béni Abraham. Traduit des langues anciennes (hébreu, grec et latin), cela signifie bénir «dire du bien». Pierre dit : «Ne rendez pas le mal pour le mal. Ne vous mettez pas en colère quand les gens parlent mal de vous, mais souhaitez-leur du bien et bénissez-les.» (1 Pierre 3,9 NL). Cela signifie que nous devons opposer de bonnes paroles aux paroles inamicales et hostiles. Exprime la pensée de Dieu sur cette personne et ne réagis pas à ses insultes ou à ses injures. Proclamer ce que Dieu dit sur l’homme. Nous ne pouvons pas toujours prier à haute voix pour les gens ou leur dire quelque chose, mais nous pouvons toujours prononcer la bénédiction de Dieu sur eux. Si nous voulons bénir d’autres personnes, nous ne pouvons pas nous arrêter à nous-mêmes, mais nous devons nous confronter à elles.
Dans le clip, notre équipe multimédia a symbolisé la bénédiction par l’eau et la lumière, deux éléments essentiels à la vie humaine. La bénédiction chez Abraham signifie la promesse d’une protection et d’une vie réussie, la préservation de la détresse, de la faim et du froid, d’une terre fertile, du soleil et de la pluie en son temps. La bénédiction place notre vie sous l’égide protectrice du salut de Dieu. C’est un événement au cours duquel un être humain reçoit une part de la puissance et de la grâce de Dieu. Abraham est devenu l’ancêtre du peuple juif et donc de Jésus.
Les gens ne peuvent pas seulement s’adresser des bénédictions les uns aux autres, ils peuvent aussi devenir directement des bénédictions pour les autres. Ce serait la cerise sur le gâteau de la bénédiction. Dieu envoie des hommes pour que sa grâce et ses bienfaits soient perceptibles sur la terre. Nous ne devons pas seulement bénir, mais être une bénédiction ! Nous ne devons pas seulement transmettre de l’eau et de la lumière, mais être nous-mêmes de l’eau et de la lumière pour d’autres personnes. Ne pas seulement nourrir, mais être nourricier. Jésus dit que si nous avons soif, nous pouvons venir à lui et boire. Le résultat, selon Jésus, sera le suivant : «Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de ses entrailles […].»(Jean 7,38 NL). Le croyant devient donc une fontaine, une bénédiction pour les autres. La condition pour cela est que Dieu ait fait sa demeure dans notre cœur par l’Esprit Saint.
Abraham est une bénédiction ! Il nous montre de manière exemplaire ce que signifie la foi. Dans le court passage de Genèse 12,1–9, il est dit à deux reprises qu’Abraham a construit un autel à Dieu. Il s’agissait là de signes de rencontres avec Dieu. Manifestement, le quotidien d’Abraham était parsemé de telles rencontres. Paul nous présente cet homme comme un modèle de foi : «Abraham était, de par ses origines, l’ancêtre de notre peuple juif. Par quoi a‑t-il été sauvé ? Dieu l’a-t-il accepté en raison de ses bonnes actions ? Si tel était le cas, il aurait de quoi être fier. Mais du point de vue de Dieu, Abraham n’avait aucune raison de l’être. Car que disent les Écritures ? Abraham a cru en Dieu ; et Dieu l’a déclaré juste à cause de sa foi.» (Romains 4,1–3 NL). Ce ne sont pas les bonnes actions qui nous sauvent, mais la foi en Jésus-Christ, qui doit couler naturellement dans notre quotidien. Abraham, contre vents et marées, a fait confiance à ce Dieu. C’est pourquoi Dieu l’a déclaré juste. C’est cette confiance inconditionnelle qui fait de nous aussi une bénédiction pour les autres.
Dieu s’adresse à nous. Il nous appelle. Si nous y répondons et osons quelque chose avec courage, il nous bénit et fait de nous une bénédiction pour notre entourage. C’est la dimension de notre nouveau thème annuel !
Questions possibles pour les petits groupes
Lire le texte biblique : Genèse 12,1–9 ; Romains 4,1–3
- Dans quelle mesure Abraham est-il un modèle pour toi ?
- Écouter – faire – être béni et être une bénédiction – c’est le programme de la vie avec Dieu. Quel est pour toi le point le plus difficile ?
- Écouter : Entends-tu la voix de Dieu ? Quelle pourrait être une étape que Dieu te met au défi de franchir ? (Souvent, ce sont les choses de la vie qui créent des «frictions»).
- Faire : Où se manifestent dans ta vie des «tendances hédonistes» qui t’empêchent d’entreprendre des choses ?
- Être une bénédiction : Où es-tu mis au défi de bénir au lieu de «maudire» ? Où vois-tu des points de départ dans ton environnement où tu veux être davantage une bénédiction ?