Le peuple saint de Dieu
série : Sacré – Sacré – Sacré | Texte biblique : 1 Pierre 2,9
Dieu a choisi Israël comme son peuple saint. Le sens premier de «saint» est «séparé». Ainsi, le peuple d’Israël est lui aussi séparé des autres peuples, car il s’agit du propre peuple de Dieu, qu’il a choisi pour son histoire avec les hommes. Dans ce peuple, il y a des prêtres dont la tâche principale est le service divin. Leur vie est entièrement consacrée au service de Dieu. Les disciples de Jésus-Christ font également partie de ce peuple saint. Ils forment un peuple saint de prêtrise royale. L’accent est mis sur le service divin, mais en tant que sacerdoce royal, ils exercent également le pouvoir sur la terre. Les disciples de Jésus-Christ sont saints parce qu’ils sont séparés et font de leur vie un culte vivant.
Israël – le peuple saint choisi par Dieu
Ce matin, nous voulons nous plonger davantage dans le thème de la sainteté de Dieu. Outre la sainteté de Dieu, une autre caractéristique de Dieu est qu’il est orienté vers la relation. C’est pourquoi il se choisit des hommes qui, par cette élection, deviennent un peuple saint. L’Ancien Testament traite de l’histoire de Dieu dans ce monde en rapport avec un seul peuple : les Israélites. Pour pouvoir situer le rôle particulier et les nombreux passages bibliques en rapport avec ce peuple, il est important de garder à l’esprit ce que signifie «sacré». Saint a de nombreuses significations. Les synonymes sont par exemple divin, pieux et pur. De nos jours, on entend des déclarations telles que «Tu n’as rien de sacré». Toutefois, de telles paroles sont difficiles à interpréter dans le contexte du peuple d’Israël. Le sens premier de «saint» est «séparé». Cela vient de la signification originale du mot hébreu «kadosh», qui signifie couper ou séparer. Si je coupe ou sépare quelque chose, il se trouve sur le côté, il est donc séparé du reste. La sainteté de Dieu et tout ce qui s’y rapporte ont cette signification primordiale : saint = séparé.
Si l’on garde cette signification à l’esprit, on comprend pourquoi le peuple d’Israël est le peuple saint de Dieu. «Car vous êtes un peuple saint pour l’Éternel, votre Dieu. De tous les peuples de la terre, vous êtes le peuple de l’Éternel, votre Dieu». (Deutéronome 7,6 NLB). Le peuple d’Israël n’est pas saint par son propre mérite, mais parce qu’il est la propriété de Dieu. Il les a désignés comme sa propriété, ce qui les met à part de tous les autres peuples. Et la mise à part du peuple d’Israël est si particulière parce que ce peuple est explicitement mis à part pour Dieu. Ainsi, sa sainteté (mise à part) rayonne sur le peuple d’Israël, qui est saint (mis à part). C’est également ce que dit notre verset de l’année. » […] Vous serez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel, votre Dieu «. (Lévitique 19,2 LUT). Mais selon quels critères Dieu a‑t-il choisi ce peuple ? Voulait-il écrire son histoire avec le peuple le plus fort et le plus prospère ? Après tout, à l’époque des récits de l’Ancien Testament, les gens considéraient que la prospérité d’un peuple était liée à la force de son Dieu. Un peuple fort devait obligatoirement avoir un dieu fort. Mais il en va tout autrement pour les Israélites. «L’Éternel ne vous a pas choisis et ne s’est pas attaché à vous parce que vous seriez plus grands ou plus importants que les autres peuples – vous êtes même le plus insignifiant de tous les peuples -, mais parce qu’il vous aime et qu’il a voulu tenir la promesse qu’il avait faite à vos ancêtres par serment. […]» (Deutéronome 7.7–8 NLB). Dieu a choisi ce peuple parce qu’il devait montrer clairement que toute la gloire revient à Dieu, car tout vient de lui. Israël a donc aussi une mission décisive, que le prophète Esaïe formule ainsi. «C’est le peuple que j’ai créé pour parler de ma gloire». (Esaïe 43.21 NLB). C’est la raison d’être de ce peuple que de raconter la gloire de Dieu, et c’est là un véritable service divin.
La séparation d’avec les autres peuples se manifeste notamment dans le culte et l’éthique. Les cinq livres de Moïse, en particulier, sont remplis de commandements et de lois qui régissent le culte et la vie. Ces règles sont très différentes de celles qui étaient en vigueur dans l’environnement d’Israël. Mais comme Israël, en tant que peuple saint, appartient à un Dieu saint, il s’agit d’une réaction logique. Mais le respect de ces règles est lié à une promesse. «Si donc vous m’obéissez et si vous respectez l’alliance que je conclurai avec vous, vous serez ma propriété particulière par-dessus tous les autres peuples de la terre, car toute la terre m’appartient. Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte. […]» (Exode 19,5–6 NLB). En percevant et en respectant collectivement les commandements, le peuple dans son ensemble assume des fonctions sacerdotales. Mais cela ne suffit pas. Ils assumeront aussi, comme les rois terrestres, le pouvoir sur cette terre. C’est ce qui est promis si le peuple s’attache à Dieu et respecte ses commandements.
Prêtre – Entre le sacré et les hommes
Bien que le peuple tout entier soit censé être un royaume de prêtres, il existe une partie du peuple qui a pour tâche principale d’accomplir le service divin et de contribuer à sa réussite. Il s’agit des lévites. C’est au sein de ce groupe que les descendants d’Aaron sont destinés à devenir prêtres. Contrairement à toutes les autres religions, les prêtres du judaïsme ne sont pas des intermédiaires entre Dieu et les hommes. Chaque Israélien est directement responsable. Cela explique aussi pourquoi le péché d’un seul individu pouvait parfois entraîner le malheur de tous les autres. Les prêtres étaient chargés du service à l’autel des sacrifices et surtout dans le sanctuaire. Ils veillaient à ce que les sacrifices quotidiens prescrits et le service religieux soient correctement observés.
La particularité de la tribu de Lévi et des prêtres se manifeste par le fait qu’on ne leur attribue pas de pays sur le territoire d’Israël, mais seulement des villes et les pâturages qui les entourent. (Josué 13,14). En effet, par leur mission dans le service divin, Dieu lui-même est devenu leur héritage. «Cependant, à la tribu de Lévi, Moïse n’avait pas assigné de pays en héritage, car l’Éternel, le Dieu d’Israël, était lui-même son héritage, comme il l’avait promis». (Josué 13,33 NLB). De même que le peuple d’Israël doit faire référence à Dieu, les Lévites font de même au sein du peuple d’Israël. Cependant, seuls les prêtres sont autorisés à entrer dans le sanctuaire de Dieu.
Dans le contexte du culte israélite, on trouve deux paires de mots. Il s’agit de la distinction entre le sacré et le profane et entre le pur et l’impur. A l’exception de la combinaison de saint et d’impur, toutes les combinaisons sont envisageables. Saint signifie séparé de Dieu et profane signifie séculier, donc pas différent de la majorité. Le pur et l’impur se réfèrent à une pureté rituelle et non hygiénique. Pur signifie propre dans un sens global, rituel, et impur signifie souillé, non immaculé sur le plan rituel. Mais dans le culte israélite, tout doit être obligatoirement saint et pur, car le sacré ne va pas de pair avec l’impur. Les prêtres doivent donc faire preuve de responsabilité. En effet, outre le fait que saint signifie séparé, divin est également synonyme de sacré. C’est pourquoi le respect est toujours de mise dans les relations avec le divin. Peu après la désignation d’Aaron et de ses descendants comme prêtres, le sérieux de cette tâche et les conséquences d’un traitement trop désinvolte du sacré apparaissent. «Cependant, les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent leurs encensoirs, y mirent des charbons ardents et y répandirent de l’encens. Ils brûlèrent ainsi un encens de leur propre initiative pour l’Éternel, ce qu’il ne leur avait pas ordonné. Le feu sortit de l’Éternel et tua les deux hommes. Moïse dit à Aaron : «Voici que s’accomplit ce que l’Éternel a annoncé : Je me montrerai saint envers ceux qui sont proches de moi. Devant tout le peuple, je montrerai ma gloire». Mais Aaron garda le silence». (Lévitique 10.1–3 NLB). Il s’agit là d’une image très forte de l’utilisation inappropriée du sacré et de la tâche importante des prêtres. Ils peuvent certes rencontrer Dieu, mais cela doit se faire dans le respect et l’observation des règles prescrites.
Les disciples de Jésus-Christ – un peuple saint de la prêtrise royale
Grâce à Jésus-Christ, les conditions d’accès au peuple saint de Dieu se déplacent. Si, dans l’Ancien Testament, il était donné par le biais de l’ascendance biologique et de l’observation des commandements, ces deux conditions ne sont plus aussi contraignantes qu’elles l’étaient auparavant. Pour répondre à la question de savoir qui fait partie du peuple saint de Dieu aujourd’hui, nous allons nous pencher de plus près sur la première lettre de Pierre. Car si peu de gens font partie du peuple d’Israël, c’est aussi le cas des destinataires de cette lettre. «Pierre, apôtre de Jésus-Christ, écrit cette lettre à tous les hommes que Dieu a choisis et qui vivent comme des étrangers partout dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, au milieu de gens qui ne croient pas en Christ». (1 Pierre 1.1 HFA). C’est la foi en Jésus-Christ qui fait la différence. Quels sont donc maintenant les critères pour faire partie du peuple saint (séparé) de Dieu ? Vous appartenez à Dieu, notre Père». C’est à cela qu’il vous a prédestinés dès le début. Oui, par le Saint-Esprit, vous êtes devenus sa propriété – des hommes qui obéissent à Jésus-Christ et qui sont libérés de toute culpabilité par son sang. Je souhaite que la grâce et la paix de Dieu vous remplissent toujours plus». (1 Pierre 1.2 HFA). Pour faire partie de ce peuple saint, l’obéissance à Jésus-Christ est nécessaire. Il s’agit d’une décision consciente qui doit être prise si l’on veut également faire partie de ce peuple.
L’appartenance à ce peuple est également liée à une tâche. «Et maintenant, laissez Dieu vous installer comme des pierres vivantes dans son temple spirituel. Vous serez les saints prêtres de Dieu et vous lui offrirez des sacrifices spirituels qu’il acceptera par votre communion avec Jésus-Christ». (1 Pierre 2.4–5 NLB). Tous ses successeurs sont de saints prêtres. Ils sont mis à part pour le service de Dieu. Mais ce service n’est pas statique, il est aussi vivant que tu es. Les sacrifices spirituels sont la louange de Dieu, la bonne action, la générosité dans l’usage des biens, le service aux autres. Mais tout cela vient du fait que tu fais partie du peuple saint de Dieu. Tu es mis à part pour de tels sacrifices – et non l’inverse. L’appartenance est première, les effets (sacrifices) ne viennent qu’après.
Cette déclaration de Pierre débouche finalement sur la description des disciples de Jésus-Christ. «Mais vous êtes différents, car vous êtes un peuple élu. Vous êtes un sacerdoce royal, le peuple saint de Dieu, sa propriété personnelle. Vous êtes donc un exemple vivant de la bonté de Dieu, car il vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière». (1 Pierre 2,9 NLB). Sur la base de ce verset, deux choses doivent être soulignées. D’une part, il y a le sacerdoce de tous les saints. Il s’agit donc de tous ceux qui sont mis à part et qui suivent Jésus-Christ. D’autre part, se pose la question de la relation avec le sacerdoce royal. Certaines traductions de la Bible mentionnent également les rois et les prêtres. Cependant, l’utilisation adjectivale de royal donne ici une description plus détaillée du sacerdoce et montre comment il doit être compris. Le sacerdoce décrit ici est un service divin qui a également des répercussions sur cette terre. Mais l’accent est mis sur le service divin et non sur l’exercice du pouvoir sur terre.
Dans le verset suivant, Pierre explique clairement que les disciples de Jésus-Christ qui n’avaient pas de racines juives n’en faisaient pas partie auparavant. Mais Jésus a rendu cela possible. «Autrefois vous n’étiez pas un peuple ; maintenant vous êtes le peuple de Dieu. Autrefois, vous n’avez pas reçu la miséricorde de Dieu ; mais maintenant vous avez reçu sa miséricorde». (1 Pierre 2,10 NLB). Mais ce nouveau peuple comprend des personnes extérieures et issues du premier peuple saint de Dieu. Le prophète Osée l’avait déjà prédit. «[…]. J’aimerai ceux que j’ai appelés autrefois ’non-mon peuple». Et à ceux que j’ai appelés ’non-mon peuple», je dirai «vous êtes mon peuple». Et ils répondront : «Et tu es notre Dieu» ». (Osée 2,25 NLB). Ainsi, même les non-Juifs participent à la mission originelle du peuple d’Israël, à savoir être le peuple saint de Dieu, c’est-à-dire un peuple séparé, et raconter la gloire de Dieu (Esaïe 43,1). Il en résulte une éthique sacrée qui se distingue de l’éthique séculière. C’est à partir de cette sainteté, c’est-à-dire de la mise à part de Dieu, que doivent être comprises toutes les réflexions éthiques que les disciples de Jésus-Christ mènent.
Questions possibles pour le petit groupe
Lire le texte biblique : 1 Pierre 2,1–12
- Comment décrirais-tu le terme «sacré» pour toi ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi si le sens principal de «sacré» est «séparé» ?
- À quoi pourrait ressembler un peuple qui serait un royaume de prêtres ? Quelle pourrait être la tâche principale d’un tel peuple ?
- Comprends-tu la fonction des prêtres d’Israël ? Qu’est-ce qui te frappe le plus ?
- Quand as-tu décidé consciemment de suivre Jésus-Christ ? Étiez-vous conscient que vous apparteniez désormais à un peuple saint ?
- Quel genre de sacrifice vivant fais-tu ? Si tu as l’impression de faire un sacrifice dans le langage courant, à quoi cela peut-il être dû ? Comment pourrais-tu en arriver là, à ce que cela ne soit plus perçu pour toi comme une coupure, mais comme un gain ?
- Où vis-tu en tant que disciple de Jésus-Christ selon une autre éthique sainte (séparée) ? Pourquoi cela fait-il sens pour toi ?