Gédéon – Dieu n’a pas besoin de héros
série : Comme toi et moi | Texte biblique : Juges 6,1–24
Le peuple d’Israël a vécu une période très difficile quelques années après son entrée en Terre promise. Pendant sept ans, ils ont été pillés et incendiés par les Madianites. Pour sortir le peuple de la misère, Dieu appelle Gédéon, un homme craintif, à sortir de sa cachette et s’adresse à lui justement en tant que «héros». Lorsque Dieu veut intervenir dans une situation, il appelle souvent des personnes normales qui se sentent faibles. Un peureux associé à la force de Dieu donne un héros.
On entend parfois dire : «Si Dieu est tout-puissant, pourquoi n’intervient-il pas ? Pourquoi n’empêche-t-il pas que des milliers d’enfants meurent de faim chaque jour en Afrique ? Pourquoi n’aide-t-il pas tous les désespérés et les sans-espoir, tous ceux qui ont peur ou qui sont malades ? Pourquoi ne fait-il pas sortir du trou mon collègue dépendant ou ma voisine dépressive ? Dieu veut aider. Dieu veut intervenir pour que son royaume s’étende dans ce monde : que la paix, la joie, la justice, la réconciliation, la guérison, la grâce et l’amour se répandent. Mais comment cela se passe-t-il ?
Israël était enfin entré dans la Terre promise après 40 ans de désert. Ils ont vu comment Dieu a fait des miracles à plusieurs reprises lors de la conquête du pays. Pensons aux puissantes murailles de Jéricho, qui se sont effondrées du seul fait que le peuple a fait le tour de la ville au son des trompettes et en poussant de grands cris. Israël aussi a dû se battre. Mais ils ont fait l’expérience que c’est Dieu qui donne la victoire. Josué, leur chef, a finalement pu remettre une part du pays à chacune des tribus. À cette occasion, tous les Israélites confirmèrent une nouvelle fois leur alliance avec Dieu : «Nous servirons l’Éternel ! «Le peuple répondit : «Nous ne quitterons jamais le Seigneur pour servir d’autres dieux».» (Josué 24,16 NL).
Après la mort de Josué, le peuple a vite oublié tout ce qu’il devait à Dieu. Après la dure période dans le désert, il y avait enfin un peu de prospérité. Nous aussi, nous connaissons cela ! Tout va bien. On monte dans l’échelle sociale. La prospérité s’accroît. Et Dieu – passe de plus en plus à l’arrière-plan. Ce n’est que lorsqu’il y a le feu dans la vie et que toutes les tentatives d’extinction que nous avons bricolées échouent, que nous appelons à nouveau le pompier céleste : «Dieu, où es-tu ? Dans le livre des Juges, nous apprenons comment Dieu répond à cet appel à l’aide.
De l’idolâtrie au chaos
Israël était en feu depuis un certain temps. Depuis sept ans, les Madianites volaient et pillaient tout ce qui n’était pas clouable et brûlaient les récoltes. De plus, ils subissaient défaite sur défaite. Par peur des prochaines attaques, ils se cachaient dans les montagnes.
Pourquoi en était-on arrivé là ? La réponse est : «De nouveau, les Israélites firent le mal aux yeux de l’Éternel […].» (Juges 6,1 NL). L’Éternel Dieu n’était plus au centre de leur vie. On avait commencé à offrir des sacrifices à d’autres dieux et à leur construire des autels. Chez nous, il n’y a probablement pas de bouddhas ou d’autels sur lesquels on fait des sacrifices. Les dieux modernes sont différents. Il y a cette phrase : «Car ce pour quoi tu vis, c’est ton Dieu». Qui ou quoi marque notre vie ? Qui décide de ce que nous faisons, de ce que nous achetons et de ce qui est important pour nous ? Les images et les paroles de nos idoles (littéralement : dieu, idole) ne déterminent-elles pas souvent ce que nous pensons et faisons ? Ce que les riches, les beaux et les puissants font, disent et portent est copié des millions de fois. Si les idoles s’enrichissent sans vergogne, il n’est pas étonnant que de plus en plus de gens ne cherchent que cela : Comment en obtenir encore plus ? En tant que chrétiens, ne nous sommes-nous pas adaptés au mode de vie de notre entourage dans de nombreux domaines ? Souvent de manière tout aussi égoïste, selon le principe : «Je fais ce qui me plaît !«ou tout aussi impitoyable avec les autres.
Les idoles en Israël n’ont pas tenu leurs promesses. «Dans leur détresse, ils ont crié au secours au Seigneur» (V.7 GN). Comment Dieu réagit-il ? Lui, l’Éternel, a toujours aimé son peuple et n’attend qu’une chose : qu’il se repente. Personne ne doit avoir honte de venir à Dieu, même si cela fait des années qu’il est au fond du trou. Dieu n’est pas trop mal pour être un pompier pour nous.
De la poule mouillée au héros
Dieu ne répond pas en chassant miraculeusement tous les Madianites du pays. Non, Dieu change d’abord la situation dans le pays. Il veut redevenir le seul Dieu et l’Éternel dans le cœur des Israélites. Nous pensons souvent que les autres sont le problème : le conjoint, le gouvernement, le professeur, le patron. La stratégie de Dieu se déroule en deux étapes :
- Il envoie un prophèteIl a rappelé à Israël tout ce que Dieu a fait pour eux et comment il leur a ordonné de ne pas adorer les idoles étrangères. «[…] Mais vous ne m’avez pas écouté !» (V.10 NL).
- Il se cherche un héros. Lorsque Dieu transforme tout un peuple ou une communauté, il cherche des individus qui montrent la voie. Il est frappant de constater que Dieu a une prédilection pour appeler des personnes tout à fait anodines. Cette fois, c’est Gédéon. Gédéon est dans le trou : par peur des Madianites, il se cache dans le pressoir à vin pour y battre le blé. C’est peut-être intelligent, mais pas très courageux. «L’ange du Seigneur lui apparut et lui dit : «Le Seigneur est avec toi, vaillant héros !»(V.12 NL). Quelqu’un veut-il se moquer de lui ? Gédéon demande : «Où était Dieu à l’arrivée des Madianites ? Moi, un peureux, je dois me battre contre une telle puissance ? Mais l’ange ne se laisse pas secouer : «Va avec la force que tu as et sauve Israël des Madianites. Je t’enverrai en mission», répondit Gédéon, «mais mon seigneur, avec quoi puis-je sauver Israël ? Mon clan est le plus faible de toute la tribu de Manassé et je suis le plus jeune de ma famille!».» (v.14f NL). Gédéon se regarde lui-même, ce qu’il ne peut pas faire et ce qu’il n’est pas. Il se laisse guider par son sentiment d’infériorité. Au lieu d’être orienté vers des solutions, il se comporte en fonction des problèmes..
Dieu sait qui tu es. Il connaît aussi ce Gédéon. La question n’est pas : que fais-tu confiance à toi à ? La question est : que peut Dieu ? Que veut-il ? Il par toi et par moi ! Dieu ne cherche pas de héros. Il ne cherche pas les forts. C’est ce que décrit aussi Paul : «Souvenez-vous, chers frères, que peu d’entre vous étaient sages, puissants ou respectés aux yeux du monde lorsque Dieu vous a appelés.» (1Corinthiens 1,26 NL). Mais là où quelqu’un se laisse utiliser par Dieu, ces faibles deviennent soudain des héros. Au lieu d’être paralysés par leur propre infériorité, ils comptent sur la force de Dieu. C’est ce qui s’est passé plus tard avec Gédéon. L’ange qui s’est adressé à Gédéon en lui disant «Héros fort» n’était pas un truc qu’il avait appris à l’école des anges, selon la devise : un peu de louange fait du bien à l’homme. Non, si Dieu fait dire : «Héros puissant», c’est valable. La question est de savoir si tu crois à la parole de Dieu. Crois-tu comme Paul : «Car tout m’est possible grâce au Christ, qui me donne la force dont j’ai besoin»(Philippiens 4,13 NL). Dieu ne cherche pas de héros. Il cherche des gens qui lui font confiance et qui font ce qu’il dit. C’est ainsi qu’Il forme ses véritables héros.
De l’acte d’amour au signe
Gideon est comme toi et moi – une personne tout à fait normale. Pas un aventurier qui part au combat immédiatement après l’expérience de l’ange. Pas un type crédule qui y va et annonce à tout le monde haut et fort : «Dieu m’a dit» ! Comment peut-on simplement partir plein de foi quand on n’a rien vu de l’action de Dieu pendant sept ans ? C’est ainsi que Gédéon demande : «Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe qui prouve que c’est toi, Seigneur, qui me parles.» (V.17 NL).Gideon ne faisait pas partie des types forts et courageux, mais il avait une qualité précieuse : il était honnête avec lui-même. Il assumait ses doutes et ses craintes. Il n’est pas interdit de demander un signe à Dieu. L’important, c’est d’accepter ensuite la réponse de Dieu.
D’ailleurs, le signe le plus fort que Dieu est avec nous et pour nous, c’est lui qui l’a donné il y a 2000 ans. Lorsque Dieu a donné son fils Jésus. C’est là, sur la croix, que se trouve le signe d’amour le plus clair de Dieu. Il est mort pour que nous puissions sortir du trou et courir vers notre Père céleste.
Gédéon a le désir ardent de voir les signes et les miracles se produire à nouveau. Dans toute sa faiblesse, il a le désir que Dieu commence à agir à nouveau. Qu’en est-il de nous ? Nous résignons-nous simplement à ce qu’il se passe si peu de choses spirituellement dans notre pays ? Oui, pourquoi n’assistons-nous pas à davantage d’actes puissants de Dieu ? Pourquoi n’y a‑t-il pas plus de gens qui entrent en relation avec Jésus-Christ ? Dieu n’est pas seulement un pompier quand il y a le feu chez nous. Ce qui importe à Jésus, c’est que nous trouvions le sens et le but de notre vie. Que nous vivions la vie pour laquelle il nous a créés, toi et moi. Avec Gédéon, je prie : Seigneur, montre-nous aujourd’hui encore davantage qui tu es !
Après avoir demandé un signe divin, Gédéon ne reste pas assis, mais fait ce qu’il faut. En allant chercher de la nourriture et en la servant, il remercie l’ange de sa venue. Gédéon offre à l’ange ce qu’il a. Et c’est là que ça se passe ! Au lieu de manger, l’ange prend un bâton, enflamme le pain et la viande, de sorte que tout brûle. Les actes d’amour quotidiens que nous faisons pour les autres peuvent faire des miracles.
Gédéon est effrayé et a peur de mourir. Plus Dieu se rapproche de nous, plus nous sommes effrayés. Il n’y a pas toujours une ambiance d’alléluia, mais souvent des larmes sur notre propre échec. Mais l’Éternel répond alors : «Que la paix soit avec toi. N’aie pas peur. Tu ne mourras pas» (V.23 NL). Et Gédéon bâtit un autel à son Dieu à cet endroit. C’est le signe de Gédéon : tu es mon Dieu ! Ma vie t’appartient ! Tu peux m’utiliser ! Dieu n’a pas besoin de héros. Mais il cherche des gens qui croient à sa promesse : «Toi, tu es un héros fort ! Tu peux faire bouger les choses dans ce monde. Sors de ton trou ! N’aie pas peur, je suis avec toi ! Si nous faisons les premiers pas et présentons à Dieu ce que nous avons – avec toutes nos faiblesses – alors la foi grandira. Il est temps que nous, les chrétiens, sortions de nos trous. Finalement, Jésus dit : «Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre»(Matthieu 28,18 NL). Il est vrai qu’à travers des personnes craintives comme Gédéon, à travers toi et moi, Dieu intervient dans ce monde jusqu’à aujourd’hui. Dieu s’y entend et aime transformer les faibles courageux en héros.
Questions possibles pour les petits groupes
Lire le texte biblique : Juges 6,1–24
- Pourquoi Israël s’est-il retrouvé dans cette situation difficile ? Le principe selon lequel l’idolâtrie engendre le chaos est-il toujours valable aujourd’hui ?
- Comment Gédéon a‑t-il ressenti sa vocation à sauver Israël des mains de Madian ?
- Pourquoi l’ange s’adresse-t-il à Gédéon en l’appelant «héros» ?
- Qu’est-ce qui a fait que Gideon ne s’est finalement pas dégonflé et a accepté la mission ?
- Quelle a été la première action de Gédéon après son appel ? Quel pourrait être notre premier geste pour rendre le monde un peu meilleur ?