Joseph – en prison malgré le succès
série : Comme toi et moi | Texte biblique : Genèse 39–40
Au cours de son parcours, Joseph a déjà beaucoup appris en matière de caractère et de crainte de Dieu. Les premiers succès se font sentir. Il est engagé comme serviteur personnel par un ministre de Pharaon. Tout se passe bien. Pourtant, la situation se dégrade à nouveau. Il est jeté en prison de manière totalement injuste et y est oublié. Mais finalement, cela le fait grandir encore plus dans sa destinée. Il apprend deux choses essentielles : placer sa confiance en Dieu seul et regarder ailleurs.
Joseph était le fils préféré de son père. Très tôt, il a fait un rêve sur sa future destinée. En chemin, il a vécu différentes épreuves. Il eut onze frères, connut de nombreuses disputes, faillit être tué, puis fut vendu comme esclave à Potifar en Égypte. Potifar était un ministre du pharaon et le commandant en chef de la garde royale.
Réussir en rayonnant
Entre-temps, le caractère de Joseph a fortement mûri suite à l’humiliation et aux expériences douloureuses du puits. Pour rester dans le tableau de Michel-Ange : David se détache clairement du bloc de marbre. Joseph est devenu davantage la personne que Dieu voyait en lui. Le résultat : «Le Seigneur a aidé Joseph et lui a permis de tout réussir alors qu’il travaillait dans la maison de son maître égyptien. Potifar remarqua que le Seigneur était avec Joseph et qu’il lui donnait du succès dans tout ce qu’il entreprenait. C’est pourquoi il trouva sa faveur et devint le serviteur personnel de Potifar. Très vite, Potifar confia à Joseph la surveillance de sa maison et la gestion de tous ses biens. Depuis ce jour, le Seigneur a béni Potifar pour l’amour de Joseph. Tous les travaux de la maison réussirent, la récolte fut bonne et son cheptel augmenta constamment.» (Genèse 39,2–5 NL).
Le succès n’est pas un grand prestige, un bon salaire ou une villa chic, mais vivre dans la destinée de Dieu pour nous. Le succès, c’est quand je tire le meilleur parti possible de ce que Dieu m’a donné. Le mot traduit ici par succès (v.3) signifie aussi réussir ou heureux. Joseph marchait au pas de son Seigneur. Jésus avait la même recette de succès : «Je vous assure : Le Fils ne peut rien faire de lui-même. Il ne fait que ce qu’il voit faire par le Père. Tout ce que fait le Père, le Fils le fait aussi.»(Jean 5,19 NL). Sur ce chemin, Joseph a fait l’expérience concrète de la bénédiction de Dieu. Le parcours complet du «Schnudergoof» gâté jusqu’à sa destination a duré 20 bonnes années. Nous voyons ici que les premiers succès sont apparus bien plus tôt. Dieu veut que nous réussissions déjà dans notre condition provisoire. La marche au pas avec Dieu devient visible : «Et son maître (Potifar) vit que l’Éternel était avec lui.» (Genèse 39,3 Lut).
Le chef voit que l’Éternel était avec lui. Plus encore : «Depuis ce jour, le Seigneur bénit Potifar à cause de Joseph.» (V.5 NL). Bénis pour être une bénédiction ! Ce que nous nous sommes fixé comme objectif cette année, Joseph le vit. Est-ce que notre entourage voit que l’Éternel est avec nous ? Ou préférons-nous mettre la lumière sous le «un récipient renversé» (Matthieu 5,15) ? «De même, faites briller vos bonnes actions devant les hommes, afin que tous puissent les voir et glorifier votre Père céleste.»(Matthieu 5,16 NL). Lorsque Moïse a rencontré Dieu sur le mont Sinaï, son visage s’est illuminé. Il ne l’a pas remarqué lui-même, mais les gens autour de lui l’ont fait. Dieu est comme le soleil, nous sommes comme la lune. La lune ne peut se refléter que lorsqu’elle est éclairée par le soleil. Chaque fois que la terre se trouve sur l’axe entre le soleil et la lune, il y a une éclipse de lune. Les gens autour de nous assistent-ils à une pleine lune lumineuse ou plutôt à une éclipse de lune ? La «terre» qui peut s’interposer pourrait s’appeler inertie, indifférence ou égocentrisme.
Il faut deux choses pour être une lumière dans ce monde : Se laisser éclairer par Dieu et tourner notre visage vers les autres. Oui, il faut s’intéresser à la vie, aux succès et aux échecs, de nos voisins et de nos collègues de travail ou d’études.
Integer par conviction
Mais Dieu n’a pas encore atteint son but avec Joseph. Bientôt, sa foi est mise à l’épreuve une nouvelle fois : «[…] Joseph était un beau jeune homme. C’est pourquoi la femme de Potifar commença à le désirer et lui demanda de coucher avec elle.» (Genèse 39,6f NL). Quelle tentation ! Joseph a été vendu dans un pays étranger, il est loin de sa patrie et de ses proches, et voilà que l’occasion se présente d’échapper à cette solitude pour quelques heures. L’offre d’un «Tröschterlis» est prête. Le taux de testostérone est élevé. Personne ne le saura, et surtout pas sa famille. Enfin quelque chose pour le moral ! Qui pourrait résister ?
Mais Joseph refusa : «Mon maître me fait confiance pour tout ce qui concerne sa maison. Il n’a pas plus de pouvoir que moi dans cette maison ! Il ne m’a rien caché, sauf toi, car tu es sa femme. Comment pourrais-je faire une telle chose ? Ce serait un grand péché contre Dieu».»(Genèse 39.8 et suivants). Deux choses empêchent Joseph d’aspirer la joie à court terme : Le caractère et la crainte de Dieu. Caractère se compose de Maîtrise de soi, Intégrité et Loyauté.
- Maîtrise de soiJoseph n’était pas obligé de satisfaire immédiatement son désir. Un bon terrain d’entraînement pour cette tonicité intérieure est la gestion de la corporalité dans l’amitié. Pourquoi une personne devrait-elle faire preuve de maîtrise de soi dans une situation aussi critique si elle ne peut pas le faire dans le cadre familier d’un partenariat ? Le sage Salomon dit à ce sujet : «Un homme sans maîtrise de soi est aussi vulnérable qu’une ville aux murs abîmés.» (Proverbes 25,28 NL).
- Intégrité et loyautéJoseph avait des principes de vie qu’il mettait en pratique même dans les situations les plus difficiles. La parole de Dieu et sa volonté constituaient un fondement solide dans sa vie. L’intégrité est la concordance entre la conviction intérieure et la mise en œuvre effective, même lorsque la situation est étroite. La loyauté envers le chef était importante pour lui, même s’il pouvait en tirer une grande satisfaction à ses dépens. Dwight L. Moody a dit : «.Le caractère est ce que vous êtes dans l’obscurité.» Le caractère, c’est ce que tu es en cachette quand personne ne regarde.
La crainte de DieuLa crainte de Dieu est la connaissance de qui est Dieu et de qui je suis. La crainte de Dieu nous empêche de minimiser le péché. Le péché n’est pas ce que nous faisons de mal. Le péché, c’est de vouloir diriger notre vie à la place de Dieu. C’est magnifique de voir comment Joseph a laissé Dieu décider de sa vie et a été obéissant dans cette tentation délicate. L’obéissance est le langage d’amour de Dieu.
Prisonnier après une erreur judiciaire
La femme de Potifar était frustrée et déçue par le refus de Joseph. C’est pourquoi elle a mis la charrue avant les bœufs en insinuant que Joseph voulait la violer. «Lorsque Potifar entendit cela, il fut fou de rage. Il fit jeter Joseph dans la prison où étaient enfermés les prisonniers du roi.» (Genèse 39,19f NL). Il est là, innocent, en prison – comme l’a fait Robert DuBoise pendant 37 ans. Aujourd’hui âgé de 56 ans, DuBoise a été condamné à la prison à vie en 1983 pour le meurtre d’une jeune fille de 19 ans. Il est accusé de l’avoir violée, battue et tuée. DuBoise a juré son innocence – en vain. Il a dû passer près de 40 ans derrière les barreaux. Fin août, le cauchemar a soudainement pris fin. Un échantillon d’ADN a prouvé l’injustice. «C’est un sentiment de soulagement bouleversant. J’ai prié Dieu chaque jour en espérant que cela se produise.«Devant les journalistes, DuBoise a déclaré qu’il n’avait aucune rancune envers les responsables de cette injustice. Il ne veut pas charger son cœur de haine ou d’amertume.
Jésus aussi a été condamné à mort de manière totalement injuste. C’est parce qu’il l’a accepté sans murmurer que nous pouvons en profiter. Il s’est tenu dans la fissure entre Dieu et nous, en tant que représentant de toi et de moi. Il est le pont qui nous permet d’entrer à nouveau dans la pleine communion avec Dieu.
Comme Robert Duboise, Josef est victime d’une erreur judiciaire. Joseph ne se résigne pas, il se ressaisit et réussit même dans ce contexte très difficile. L’administrateur de la prison lui a confié la surveillance de tous les autres prisonniers. «L’intendant ne devait plus s’occuper de rien. Car le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait.» (Genèse 39,23 NL). Le boulanger et l’échanson purgent leur peine en même temps. Tous deux font des rêves. Joseph interprète les rêves et annonce à l’échanson qu’il sera libéré dans les trois prochains jours et rétabli dans ses fonctions d’échanson. Joseph demande à l’échanson d’intercéder en sa faveur auprès de Pharaon. «L’échanson ne pensait plus à Joseph, il l’oubliait.» (Genèse 40,23 NL). Ce n’est que deux ans plus tard, lorsque le pharaon a également fait un rêve que personne n’a pu interpréter, que l’échanson se souvient de Joseph.
Tu peux faire tout ce qu’il faut dans la vie et avoir des problèmes ! Dieu transforme aussi ce fumier en engrais et fait faire à Joseph un nouveau grand pas vers sa destinée. De manière tout à fait anodine, Joseph a, dans sa réussite, placé sa confiance loin de Dieu, dans des hommes. «Pense à moi quand tu seras rétabli ! Parle de moi au pharaon et demande-lui de me faire sortir d’ici.» (Genèse 40,14 NL). Cela arrive volontiers dans les jeunes années de réussite. Soudain, on fait confiance à ses propres stratégies ou à certaines personnes au lieu de faire confiance sans réserve à Dieu.
En captivité, Joseph s’est laissé réorienter vers Dieu. On peut l’entendre dans la préface de l’interprétation des rêves de Pharaon : «.Il n’est pas en mon pouvoir de le faire, Majesté, seul Dieu peut le faire. Mais il vous annoncera certainement quelque chose de bon» (Genèse 41,16 NL). Dieu veut qu’il ne s’agisse plus de moi, mais de Lui. Lorsque Dieu travaille sur notre caractère, nous arrivons au point où nous disons avec Jean-Baptiste : «Il doit devenir de plus en plus grand et moi de plus en plus petit»(Jean 3,30 NL).
De plus, la crise a permis à Joseph de se libérer encore plus de lui-même et de porter un regard plus aiguisé sur ses semblables. C’est ainsi qu’il parle en prison au boulanger et à l’échanson : «Le lendemain matin, Joseph a été frappé par l’expression abattue de leurs visages.» (Genèse 40,6 NL). S’il se voyait simplement comme une victime des circonstances, il n’aurait pas de regard pour les autres. Joseph est maintenant libre intérieurement.
La semaine dernière, lors d’une interview ici même, quelqu’un a répondu à la question de savoir pourquoi elle vivait avec Jésus : «Jésus est la recette de mon succès.» Le succès consiste à faire confiance à Jésus et à vivre le quotidien au même rythme que lui. C’est parce que Jésus a été injustement condamné – comme Joseph – que la relation avec le Créateur est devenue possible. De tout mon cœur, je t’invite à une vie réussie. Une vie réussie ne doit pas être confondue avec une vie facile !
Questions possibles pour les petits groupes
Lire le texte biblique : Genèse 39–40
- Qu’est-ce que le succès ? Dans quelle mesure réussis-tu ?
- Que faut-il pour que les gens voient que l’Éternel est avec nous ? Quelles sont tes expériences à ce sujet ?
- Joseph a été harcelé par la femme de Potifar. Pourquoi a‑t-il résisté à la tentation ?
- Qu’est-ce que le caractère ? Qu’en est-il de ta maîtrise de soi et de ton intégrité ?
- Qu’est-ce qui t’a touché au cœur dans cette prédication ? Qu’aimerais-tu faire concrètement ?