Le doux joug
série : EIFACH muetig – avec Jésus comme modèle | Texte biblique : Matthieu 11:25–30
Jésus nous invite à venir à lui avec toute notre fatigue et nos fardeaux et à trouver un vrai repos auprès de lui. Ce repos ne résulte pas de la performance ou du respect de la loi, mais de la confiance et de la communion personnelle avec lui. Son «joug» n’est pas oppressant, mais porté par la miséricorde et l’amour – il nous convient. Celui qui se confie à lui apprend à vivre dans la liberté, la douceur et la paix intérieure.
Dimanche dernier, j’ai donné un sermon sur la souffrance. Vers la fin, j’ai lu l’invitation de Jésus-Christ dans l’évangile de Matthieu. Aujourd’hui, j’aimerais approfondir ce passage biblique.
La prière de Jésus
Ces trois versets qui commencent par «Venez tous à moi…» sont célèbres. Mais le passage commence trois versets avant avec une prière de Jésus-Christ. C’est là que je veux intervenir. Jésus priait souvent, et cela nous en dit beaucoup sur lui et sa relation avec Dieu le Père. «Après cela, Jésus fit la prière suivante : Ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te remercie de cacher la vérité à ceux qui se croient si intelligents et sages. Je te remercie de la révéler au contraire à ceux qui ont l’esprit enfantin». (Matthieu 11,25 NLB). Je trouve toujours fascinant de voir comment mes enfants nous imitent, ma femme et moi. Osée, notre aîné, sait exactement ce que je fais et comment je le fais. Chez nous, je suis responsable de la sauce à salade. Il connaît maintenant par cœur tous les ingrédients de ma sauce à salade ! Il demande donc toujours : «Was bruche mr no ?» et je réponds : «Was bruche mr no ?» Il me donne alors un ingrédient qui manque encore ! Jésus a appris de son père comme mes enfants ont appris de moi. Il a appris en vivant près de son père et en écoutant sa voix. En regardant et en imitant. Les adultes aspirent souvent à la grandeur. Nous nous considérons alors comme particulièrement sages et intelligents. Cela n’est pas nécessairement lié à un niveau d’éducation. Que signifie donc avoir un esprit d’enfant ? Il est confiant, fait confiance à ses parents et vit sur la base de l’expérience que ses parents lui veulent du bien. Cette prière montre que les critères de Dieu sont différents. Ce ne sont pas ceux qui se considèrent comme intelligents et sages qui en font partie, mais ceux qui ont un esprit d’enfant. Mais pourquoi ? C’est pourquoi : «Oui, père, c’est ce que tu voulais !» (Matthieu 11,26 NLB). Car ceux-ci mettent Dieu à la première place et non eux-mêmes.
Jésus continue à prier : «Mon père m’a donné autorité sur tout. Personne ne connaît vraiment le Fils en dehors du Père, et personne ne connaît le Père en dehors du Fils et de ceux à qui le Fils veut révéler le Père». (Matthieu 11:27 NLB). Sans Jésus-Christ, il n’y a pas de connaissance de Dieu ! Jésus a reçu l’autorité sur tout. Mais que contient ce «tout» ? Cela signifie l’accès à la vie éternelle (Jean 3:35), le jugement (Jean 5:19 et suivants), l’acceptation pour le salut (Jean 6:37), la garde de l’église (Jean 10:29), l’achèvement du plan de salut de Dieu (Jean 13:3) et il est le porteur du salut pour tous les hommes (Jean 17:2).
Venez tous me voir
Dans sa prière, Jésus indique clairement qu’il est le représentant de Dieu. Lui et le Père sont un (Jean 10:30). C’est pourquoi il dit «[…] Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui portez de lourds fardeaux, je vous donnerai du repos. Prends mon joug sur toi. Je vous enseignerai, car je suis humble et bon, et votre âme se reposera avec moi». (Matthieu 11,28–29 NLB). Venir signifie croire (Actes 16,31), accueillir (Jean 1,12), manger (Jean 6,35), boire (Jean 7,37), passer par une porte (Jean 10,9), ouvrir une porte (Apocalypse 3,20) et accepter le don immérité de Dieu, la vie éternelle (Romains 6,23). Dans cette invitation, il ne s’agit pas d’adopter un quelconque enseignement particulier, d’entendre des paroles de Jésus, mais il s’agit d’entrer dans une communauté personnelle. Les autres choses en sont le résultat. La liste ci-dessus montre ce que signifie «venir» – il s’agit d’abord d’une communauté. L’objet de la foi est Jésus-Christ – sa personne !
Que tous ceux qui sont fatigués viennent. Il s’agit de tous ceux qui se fatiguent avec un effort physique et mental. Il s’agit de tous ceux qui cherchent en vain la communion avec Dieu, qui aspirent au royaume de Dieu, à l’acceptation par Dieu et qui ne trouvent pas. Oui, finalement, tous ceux qui se fixent de faux objectifs dans la vie. De quoi es-tu fatigué ? De la pression du succès au travail ? De tes enfants ? Ton appartement/maison avec tant de choses à faire ? De la recherche de reconnaissance sur les médias sociaux ? Des idées dans la société ? Qu’est-ce que c’est chez toi ?
«[…] Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui portez de lourds fardeaux, je vous donnerai du repos». (Matthieu 11,28 NLB). Quand nous venons, Jésus-Christ nous promet le repos. Mais deux mots sont particulièrement importants : «moi» et «offrir» ! Le repos est un cadeau qui ne peut être ni gagné ni acquis. Il a toujours été dans la nature de Dieu de l’offrir. «Car je donnerai à boire en abondance à ceux qui sont tourmentés par la soif, et je rassasierai ceux qui sont affaiblis par la faim». (Jérémie31,25 NLB). Ce repos est double : d’une part ici sur terre, d’autre part dans le royaume de Dieu parfait et éternel. Ce repos n’enlève pas tout, mais au milieu des souffrances, Jésus nous fortifie. Comme décrit dans le merveilleux psaume 23 : «Il me donne de la force. Il me montre le bon chemin à cause de son nom. Même si je traverse la sombre vallée de la mort, je n’ai pas peur, car tu es à mes côtés. Ta houlette et ton bâton me protègent et me réconfortent. Tu dresses une table pour moi devant les yeux de mes ennemis. Tu m’accueilles comme un hôte et oins ma tête d’huile. Tu me couvres de bénédictions». (Psaume 23,3–5 NLB).
Prendre le joug sur soi signifie entrer dans le sillage de Jésus. Apprendre de lui dans une atmosphère humble et amicale. Cela devrait aussi être une caractéristique des disciples de Jésus : Humilité et gentillesse. L’image du joug était une image courante. Les pharisiens, les chefs religieux de l’époque, parlaient du joug de la Torah. Ils entendaient par là le lourd fardeau de la loi juive avec ses 248 commandements et ses 365 interdictions. Jésus reprochait à ce groupe d’hommes d’imposer un lourd fardeau aux gens (Matthieu 23,4). Mais Israël n’a jamais pu porter ce fardeau (Actes 15,10). En revanche, le joug de Jésus-Christ est enraciné dans la miséricorde et l’amour. J’aime la définition de la miséricorde donnée par Harry Graf dans un sermon : La miséricorde, c’est avoir de la compassion quand quelqu’un est lui-même coupable.
Le fardeau est doux
Jésus termine son témoignage par «Car mon joug vous convient parfaitement, et le fardeau que je vous impose est léger». (Matthieu 11,30 NLB). Est-ce vraiment si facile ? Jésus dit aussi, à propos d’autres événements, que celui qui veut le suivre doit abandonner sa famille, ses biens, et même sa propre vie ! Souvent, ces demandes de tout laisser derrière soi sont considérées comme une grande perte. Mais Jésus dit «mon joug». Nous sommes tous sous un joug qui nous écrase. En général, ce sont justement ces choses que nous ne voulons surtout pas perdre qui sont à l’origine du fardeau moral, physique, émotionnel, financier ou autre. Un fardeau reste un fardeau. Jésus ne nous en libère pas. Mais son fardeau est léger parce qu’il est pris volontairement, de bon gré et en sachant que Jésus ne nous chargera jamais au-delà de nos forces. C’est cela le suivi pratique.
Mais le joug n’est pas un instrument de torture, il permet et facilite le travail des animaux. Il ne permet pas l’obstination. Prendre le joug sur soi, c’est faire sa volonté avec détermination, comme nous le prions dans le Notre Père : «que ta volonté soit faite». Cette décision apporte le calme dans la vie. Le fait que le fardeau soit léger ne signifie pas qu’il n’y a pas de problèmes. Mais nous sommes ensemble sous le joug. «La pire erreur qu’un croyant puisse faire est d’essayer de porter le poids de la vie sous un harnais individuel. Dieu n’a jamais voulu que quelqu’un doive porter son fardeau seul. C’est pourquoi Jésus n’agit qu’avec des jougs ! Un joug est un harnais pour deux, et le Seigneur lui-même veut être l’un des deux. Il veut partager le travail de chaque mission difficile avec nous. Le secret de la victoire et de la paix dans la vie chrétienne se trouve en se débarrassant de la vaisselle individuelle du ’soi» et en acceptant le joug libérateur du Seigneur». (John Henry Jowett). Le joug de Jésus-Christ est doux. On pourrait même dire qu’il est doux. Parce que le joug de Jésus (la suite) mène à la liberté avec Dieu. C’est ainsi que Martin Luther l’a résumé : «Une vie de chrétien est une vie bienheureuse et pleine de joie, et le joug du Christ est doux et sucré». (Martin Luther). Le repos que Jésus nous offre, c’est sa paix. «Je vous laisse un cadeau – ma paix. Et la paix que je donne n’est pas comme la paix que le monde donne. Ne vous inquiétez donc pas et n’ayez pas peur». (Jean 14,27 NLB). Comment y arriver ? En venant vers lui, vers sa personne et en étant avec lui. C’est ainsi que je reçois le calme qui donne la paix à mon cœur !
Questions possibles pour le petit groupe
Lire le texte biblique : Matthieu 11:25–30
- Qu’est-ce qui te fatigue ou te pèse en ce moment ? Y a‑t-il des domaines de ta vie dans lesquels tu te sens épuisé – physiquement, émotionnellement ou spirituellement ?
- Comment vis-tu l’invitation de Jésus : «Venez à moi ? je vous donnerai du repos» ? Est-ce plutôt une promesse réconfortante pour toi, un défi ou difficile à accepter ?
- Qu’est-ce que cela signifie pour toi d’avoir un «esprit d’enfant» – dans la foi et dans la vie quotidienne ? Quelles sont les caractéristiques d’un enfant (par ex. confiance, dépendance, authenticité) qui t’aident à te rapprocher de Dieu ?
- Qu’est-ce que tu entends par «le joug de Jésus» – et en quoi est-il différent des autres fardeaux dans ta vie ? Y a‑t-il des choses que tu devrais peut-être laisser tomber pour être sous le joug de Jésus ?
- Comment peux-tu apprendre concrètement de Jésus dans ta vie quotidienne (Matthieu 11,29) ? Quelles habitudes, exercices spirituels ou décisions t’aident à rester avec Jésus ?
- Dans quels moments as-tu déjà fait l’expérience pratique du calme ou de la paix de Dieu ? Qu’est-ce qui t’a aidé à te confier à Jésus dans de telles situations ?