Travail & foi | Le rythme de Dieu
série : EIFACH muetig – avec Jésus comme modèle | Texte biblique : Genèse 2,1–3
Le sabbat est plus qu’un jour de congé – c’est un cadeau de Dieu pour se reposer, pour se couper du quotidien et pour exprimer sa confiance en lui. Dieu lui-même s’est reposé après la création, et nous devons nous aussi vivre ce repos comme une source de force, une orientation et un signe de notre dépendance à Dieu. Le sabbat signifie s’arrêter consciemment, cultiver la communauté et vivre le travail comme une adoration, sans la pression de devoir tout contrôler soi-même. C’est une contre-culture qui façonne notre mode de vie et de travail et qui crée de l’espace pour la joie, la réflexion et les relations.
Aujourd’hui, nous arrivons au point culminant de la série de sermons «Travail & foi». Il ne s’agit pas du travail lui-même, mais du repos du travail. Dans la Bible, ce repos est décrit comme le sabbat. Le sabbat sert au repos de l’homme et est un signe de confiance en Dieu.
Hier, j’ai appris que c’est moi qui prêcherai aujourd’hui. C’est pourquoi ce sermon du sabbat est d’une part moins élaboré que d’autres sermons, mais d’autre part – tout comme le sabbat lui-même – il est né d’une grande confiance en l’action de Dieu. Sabbat signifie : je ne peux pas tout faire moi-même, c’est toi, Dieu, qui agis et qui accomplis. Pour commencer, je voudrais vous poser une question : Quand t’es-tu reposé pour la dernière fois ? Quand as-tu mis ton téléphone de côté, éteint Netflix, éteint la musique et t’es-tu simplement assis pour «être» ?
Dieu lui-même s’est reposé
Dans le premier sermon, nous avons vu que Dieu est l’auteur du travail. La dignité du travail réside dans le fait que Dieu lui-même a travaillé dans la création. C’est pourquoi notre travail devient une forme d’adoration de Dieu. Dans la deuxième partie de la série, nous nous sommes penchés sur la séparation de Dieu et des hommes. Dieu a travaillé dur pour nous racheter de notre péché, de notre manque d’objectif. Dans le domaine du travail, cela se manifeste surtout par l’envie de se faire un nom, ce qui représente une grande tentation d’adorer le travail plutôt que Dieu.
C’est exactement là qu’intervient le sabbat. Dieu lui-même s’est reposé après l’achèvement de la création : «C’est ainsi que fut achevée la création du ciel et de la terre avec tout ce qui s’y rapporte. Le septième jour, Dieu acheva son œuvre et se reposa de son travail». (Genèse 2,1–2 NLB). Le substantif derrière «se reposer», c’est-à-dire le repos, est «sabbat». Le sabbat est le septième jour de la semaine et un temps de repos fixe. Pourquoi Dieu se reposait-il ? Était-il épuisé par son travail de création ? Non, certainement pas. Se reposer signifie toujours se laisser interrompre. Dieu s’est reposé après avoir tout achevé.
Le rythme de sept jours est profondément ancré en nous. Après la Révolution française, un calendrier révolutionnaire a été introduit, symbolisant l’abandon de la monarchie, des nobles et de l’église. Au lieu d’une semaine de sept jours, ils ont introduit une semaine de dix jours, où seul le dixième jour était un jour de repos. Cela a entraîné une baisse de la productivité, car les gens étaient plus rapidement épuisés. Ainsi, il ne s’est pas imposé et a finalement été supprimé.
Le sabbat, c’est-à-dire le repos, est également important pour nous les humains : «Et Dieu bénit le septième jour et le déclara saint parce que c’était le jour où il se reposait de son travail de création». (Genèse 2,3 NLB). Saint signifie ici être séparé du reste – l’accent est mis sur Dieu. Le sabbat agit comme un contrepoids à l’envie de se faire un nom. Si nous nous laissons interrompre, nous n’avons plus le résultat en main. En même temps, il est un contrepoids aux attentes de la société : En respectant le jour de repos, je montre que je ne suis pas Dieu. Le repos, quant à lui, donne une impulsion à la manière dont nous abordons notre travail. Corrie ten Boom, la résistante chrétienne pendant la Seconde Guerre mondiale, a dit avec justesse «Si le diable ne peut pas te faire pécher, il te gardera occupé». (Corrie ten Boom). Dans notre vie quotidienne, la journée commence souvent par le sommeil, suivi du repas du matin – si tant est qu’il y en ait un – puis du travail, suivi d’une pause. Le proverbe «D’abord le travail, ensuite le plaisir» (auteur inconnu) montre que nous voyons souvent la performance en premier. La pensée juive, en revanche, est fascinante et différente : la journée commence au coucher du soleil, commence par un repas en commun, puis le sommeil et après le repos, le travail.
De plus, le sabbat est un signe pour le peuple de Dieu : «Ordonne aux Israélites : Observe mes sabbats [jours de repos], car ils sont un signe de l’alliance éternelle entre moi et vous pour toujours. Vous saurez ainsi que moi, l’Éternel, je vous sanctifie». (Exode 31,13 NLB). Le jour de repos montre que le peuple d’Israël appartient à Dieu – saint signifie mis à part.
Trouver le calme
Une étude intéressante de l’université de Loma Linda, qui a examiné des dizaines de milliers d’adventistes du septième jour qui observent strictement le sabbat, montre : Ils vivent en moyenne sept à dix ans de plus. Cela s’explique par une alimentation saine, une conscience de la santé, des réseaux sociaux forts et des pratiques spirituelles comme le sabbat. Le sabbat agit ici comme un élément de protection : la pause du travail et du stress favorise la santé mentale, le temps passé avec la famille, les amis et la communauté renforce les liens sociaux. Loma Linda en Californie est la seule «Blue Zone» des États-Unis – ces «zones bleues» sont des régions où les gens vivent remarquablement longtemps et en bonne santé.
Sabbat signifie repos et interruption de la vie quotidienne. Jésus-Christ était fermement enraciné dans la foi juive et observait le sabbat, mais il se heurtait régulièrement aux chefs religieux à cause de son interprétation. Il disait «Et il continua : «Le sabbat a été fait pour le bien de l’homme et non l’homme pour le sabbat. Et c’est pourquoi le Fils de l’homme est aussi le maître du sabbat» ». (Marc 2:27–28 NLB). Jésus a attaqué les lois du sabbat, mais pas le sabbat lui-même en tant que jour de repos. Il s’agit du repos qui est un cadeau de Dieu aux hommes – un cadeau qui nous aide à nous orienter toujours vers Dieu.
Le sabbat est une expression de la confiance en Dieu : se laisser interrompre montre que toute la vie doit être orientée vers Dieu. Le travail est une forme d’adoration, mais le repos entre les deux montre si nous honorons vraiment Dieu. Le travail en tant qu’adoration inclut le jour de repos – nous avons confiance que tout se passera bien, même si ce n’est pas notre tour tous les jours. Le sabbat agit aussi comme une contre-culture : quand on nous demande comment nous allons, notre réponse est souvent : «Ça va, juste beaucoup à faire». Nous nous définissons plus par ce que nous faisons que par ce que nous sommes. Mais plus de temps n’est pas la solution – il se remplit immédiatement. Le travail ne diminue pas si nous nous laissons interrompre, mais il n’augmente pas non plus.
Le sabbat juif est précédé d’un jour de préparation. La préparation est importante pour que nous puissions célébrer le sabbat dans le calme et la joie. Comment organiser notre jour de repos ? Des règles personnelles peuvent aider, selon le type de personne, mais il ne s’agit pas de respecter des règles de manière rigide. Ce que je ne fais pas pendant mon jour de repos peut être la quintessence du jour de repos pour les autres.
Quelques idées et approches : Ne commence pas à te reposer quand tout est fait – tu n’y arriveras jamais. Les mauvaises choses pour le jour de repos sont par exemple la surconsommation de médias, la consommation en général, les disputes ou les «encore vite…». – Des choses qui peuvent être reportées. Remplis plutôt la journée avec des choses qui te font plaisir et qui t’aident à être frugal : un bon repas, une bonne compagnie, se souvenir de ce qui est bon dans la vie. Pour les personnes mariées, la sexualité vécue fait également partie du jour de repos. En tant que famille et couple, nous essayons d’organiser consciemment notre vendredi, même si nous sommes encore au début de ce chemin. J’éteins mon téléphone portable, nous ne consommons pas de médias et essayons de passer beaucoup de temps ensemble en tant que famille. Nous lisons nos bibles ensemble, prions ensemble et préparons un bon dîner que nous dégustons tous les quatre. Ce soir-là, c’est aussi notre soirée de couple, qui n’appartient qu’à nous deux. Tout n’est pas gravé dans la pierre, mais cela sert de guide pour notre journée de repos. Et maintenant, une question pour toi : Comment pourrais-tu organiser ta journée de repos ?
Questions possibles pour le petit groupe
Lire le texte biblique : Genèse 2,1–3 ; Marc 2,23–28
- Quand as-tu réussi à te calmer pour la dernière fois ? Qu’est-ce qui t’a aidé ou dérangé ?
- Dans quels domaines de ta vie as-tu du mal à te laisser interrompre et à faire confiance à Dieu ?
- Comment organiser ton quotidien pour que le travail devienne adoration sans te surcharger ?
- Quelles sont les attentes sociales ou personnelles qui t’empêchent de prendre des pauses régulières ?
- Quels rituels ou habitudes pourraient t’aider à organiser consciemment un jour de repos hebdomadaire ?
- Comment le sabbat peut-il renforcer tes relations avec ta famille, tes amis ou ta communauté ?