Avent – veiller, ne pas dormir
série : Sacré – Sacré – Sacré | Texte biblique : Marc 13:33–37, Matthieu 25:14–30, Romains 13:13–14
«Advenire» signifie arriver. Pendant l’Avent, nous nous souvenons et nous nous réjouissons de l’arrivée de Jésus-Christ. C’est autant un retour en arrière qu’une perspective. Nous regardons en arrière sur la première venue et regardons vers la deuxième venue. Comme nous ne savons pas quand Jésus-Christ reviendra, il faut veiller et ne pas dormir. Il faut se préparer et être prêt. Pendant ce temps d’attente, nous devons nous accrocher à Jésus-Christ et laisser notre vie être déterminée par lui.
Quand j’étais toute petite, je n’aimais pas trop que mes parents partent. C’était particulièrement difficile avec ma mère. Une fois, j’étais tellement désespérée de la voir rester, que j’ai même caché ses chaussures – malheureusement, j’ai oublié où. Mais ce n’était pas toujours le cas. En grandissant, j’ai beaucoup apprécié d’être à la maison avec mes sœurs ou toute seule. Souvent, j’invitais des amis ou je profitais d’une soirée pour faire ce que je voulais. Souvent, je cuisinais quelque chose de bon, je mettais un matelas dans le salon pour pouvoir regarder des films plus confortablement. Je faisais beaucoup d’efforts. Mais ce que je ne faisais certainement pas, c’était de nettoyer. C’est pourquoi il y avait toujours une incertitude : quand mes parents rentraient à la maison. Ils ne devaient pas se rendre compte que je ne faisais que regarder des films et que je ne faisais rien d’autre. Avec le temps, j’ai développé une astuce. Pour ne pas être surprise, j’appelais à un moment de la soirée. J’indiquais toujours que je cherchais quelque chose et qu’ils devaient me dire où ils se trouvaient. Et à cette occasion, je pouvais leur demander en passant à quelle heure ils rentraient à la maison. Ainsi, j’avais toujours assez de temps pour remettre l’appartement en ordre.
La deuxième venue de Jésus se rattache à la première
Aujourd’hui, c’est le premier Avent. Avent vient du latin «advenire» et signifie arriver. Le temps de l’Avent est placé sous ce signe. D’une part, il s’agit de revenir sur la première venue de Jésus-Christ dans ce monde. D’autre part, cette période nous rappelle en particulier la deuxième venue de Jésus-Christ, qui est encore devant nous. Avant de nous tourner vers le futur Avent, regardons encore une fois en arrière. Jésus-Christ est venu dans ce monde à une époque troublée. La nation dans laquelle il est né était sous l’emprise d’un pouvoir hostile qui possédait une culture et une religion différentes. D’un côté, ils toléraient les coutumes des juifs, de l’autre, ils exigeaient une obéissance illimitée. Beaucoup de gens à cette époque aspiraient au changement. Ils souhaitaient un bouleversement politique. Pour cela, ils avaient recours à une idée qu’ils trouvaient dans l’Ancien Testament. Ils souhaitaient un sauveur oint, le «Messie» en hébreu ou le «Christ» en grec. Dans l’imaginaire, il s’agissait surtout d’un combattant militaire. La personne de Jésus ne correspondait donc pas à l’image que beaucoup se faisaient de lui et, à son époque, peu de gens le percevaient comme le sauveur promis.
La première venue, le tout premier Noël, a dépassé toute imagination. Car Jésus ne vient pas du tout comme prévu. Au lieu d’être un dirigeant puissant, il vient au monde comme un petit garçon qui a besoin d’aide. Au lieu de naître dans le faste, il naît parmi les animaux dans une étable. Au lieu d’être dans une famille très respectée, son père travaille comme charpentier. Personne n’aurait imaginé la venue de Jésus de cette manière. Pour la deuxième venue aussi, il y a beaucoup d’inconnues, mais tout de même quelques parallèles avec le premier Avent. Il ne fait aucun doute que le sauveur promis vient. Jésus-Christ est venu une première fois et il le fera aussi une deuxième fois. De même, le moment exact n’est pas connu. Il vient plutôt au moment où l’on s’y attend le moins.
Le texte de la prédication d’aujourd’hui se trouve dans Marc 13:33–37 et est tiré de l’ordre des péricopes de l’association pastorale réformée. Avant ce passage, Jésus-Christ parle de sa seconde venue. Celle-ci est précédée de quelques signes. Il y aura des guerres, des épidémies, des tremblements de terre et des famines. En ce moment, toutes ces choses se produisent aussi. Selon un rapport du CICR, il y avait en novembre dernier plus de 100 conflits armés dans le monde. Le conflit autour d’Israël s’est à nouveau intensifié ces derniers mois. Actuellement, Samoa, Madagascar et la RDC connaissent une épidémie de rougeole qui dure depuis quelques années et le choléra fait rage au Yémen depuis plus de cinq ans. Le 6 février, un tremblement de terre a secoué la Turquie et la Syrie et le 8 septembre de cette année, un tremblement de terre dévastateur a eu lieu au Maroc. Dans les deux cas, des milliers de personnes sont mortes. Si l’on en croit le rapport du Global Hunger Index, la faim est très grave dans au moins six pays. En plus des maux brièvement décrits, la trahison à cause de Jésus augmentera partout vers la fin. Les parents trahiront leurs enfants et les enfants leurs parents. Tous ceux qui suivent Jésus-Christ seront haïs.
Je voudrais faire une remarque personnelle à ce sujet. Certaines personnes ont tendance à considérer la venue de Jésus comme imminente à cause de tous ces événements. Je trouve cela particulièrement problématique, car il y a aussi une tendance à accorder trop d’importance à son propre temps. Il y a déjà eu des époques bien pires sur la terre. De plus, cette liste n’est que le début des horreurs à venir (Marc 13:8). Mais une chose est sûre : nous sommes maintenant plus proches que jamais de la seconde venue de Jésus-Christ. Jésus lui-même dit : «.Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles resteront éternellement». (Marc 13,31 NLB). L’intention de Jésus-Christ lui-même me semble également importante. Il ne nous dit pas cela pour nous faire peur, mais pour nous rassurer : Quoi qu’il arrive, Jésus est au-dessus de tout ! Le passage prévu pour le sermon de l’Avent d’aujourd’hui commence par une invitation. Mais celle-ci ne s’applique pas seulement au temps de l’Avent actuel, mais à toute la vie d’un disciple de Jésus-Christ. «Et parce que vous ne savez pas quand tout cela va arriver, restez vigilants et prenez garde». (Marc 13,33 NLB).
L’Avent de Jésus arrive par surprise
Au début de la prédication, je vous ai parlé de l’astuce que j’utilisais lorsque mes parents étaient absents. Je voulais être prête pour la venue de mes parents. Tout comme je voulais être prêt, les disciples de Jésus doivent aussi être prêts pour la venue de Jésus. Il l’exprime lui-même par une histoire. «La venue du Fils de l’homme peut être comparée au retour d’un homme qui a quitté sa maison pour partir en voyage. Il donna des instructions à tous ses serviteurs sur ce qu’ils devaient faire et ordonna au portier de le guetter pendant ce temps». (Marc 13,34 NLB). Nous aimerions appeler Jésus et lui demander «quand est-ce que tu viens ? Nous pourrions alors nous préparer comme il se doit à son arrivée – et peut-être vaquer à d’autres occupations entre-temps. Mais ce n’est pas le cas avec Jésus. Jésus vient au moment où nous nous y attendons le moins.
Cette image du maître de maison qui voyage se retrouve à d’autres endroits dans la Bible. Dans l’évangile de Matthieu, il voyage aussi (Matthieu 25,14–30). Mais au lieu de donner une simple instruction, il distribue des sacs d’or en quantité variable à ses serviteurs. Ils doivent les gérer et les faire fructifier. Trois serviteurs sont mentionnés. Le premier reçoit cinq sacs d’or, le deuxième deux sacs et le troisième reçoit encore un sac. En fonction des différentes compétences. Ensuite, l’homme partit en voyage et revint quelque temps plus tard. Les trois sont revenus le voir. Le premier a eu beaucoup de succès. Il doubla son or et le maître de maison lui promit encore plus de responsabilités. Le deuxième fit de même. Il a doublé son argent et lui aussi a reçu de plus grandes responsabilités. Mais le troisième ne gérait pas l’or qui lui était confié comme les deux autres. Mécontent de la façon de faire du maître de maison, il cacha l’argent. Cela mit le maître de maison très en colère et il prit l’argent au troisième et le donna au premier. Tous les trois avaient la même tâche, que l’on ait reçu beaucoup ou peu n’a pas d’importance. L’essentiel est qu’il soit bien utilisé. C’est une histoire que nous n’aimons pas trop. Car elle va à l’encontre de la conception de la justice de beaucoup de gens. Comment Dieu peut-il confier plus à quelqu’un qu’à d’autres ? Ne traite-t-il pas tout le monde de la même façon ? Le maître de maison représente Jésus. Les disciples de Jésus ont reçu des dons différents, mais tous ont la même tâche, celle de l’accomplir fidèlement. Mais il est important de dire que cette image des serviteurs n’est pas seulement à comprendre pour l’individu. Il faut aussi l’interpréter pour l’ensemble de l’église. En tant qu’église, nous avons la mission de gérer ce que Dieu nous a donné avec dignité et confiance. Et j’espère le faire mieux que je ne l’ai fait pendant mes années d’adolescence, seule à la maison.
Mais pas sans préparation
Si nous faisons cela, Jésus-Christ viendra par surprise, mais il ne nous prendra pas au dépourvu. Car en plus des serviteurs, il y a aussi le portier. «De même, vous aussi, soyez vigilants ! Car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra – […]. Fais en sorte qu’il ne te trouve pas endormi quand il arrive sans prévenir. Ce que je vous dis ici, je le dis à tous : Soyez vigilants jusqu’à son retour». (Marc 13,35–37 NLB). Pierre l’un des disciples de Jésus-Christ décrit dans une lettre ce que cela signifie d’être vigilant. «Efforcez-vous donc, chers amis, de mener une vie pure et irréprochable en paix avec Dieu, en attendant tout cela». (2 Pierre 3:14 NLB).
L’une des meilleures préparations est de vivre de manière exemplaire. Dans Romains 13:13, qui est également prévu dans l’ordre des péricopes d’aujourd’hui, on peut lire «Notre vie doit être exemplaire et honnête afin d’être reconnue aux yeux des autres. Ne participons pas à des fêtes débauchées et à des beuveries, ne commettons pas d’adultère, ne vivons pas dans la débauche sexuelle et ne nous engageons pas non plus dans des querelles et des jalousies». (Romains 13,13 NLB). Bien qu’il s’agisse d’un texte vieux de deux mille ans, il est toujours d’actualité et ce qui est dénoncé est toujours d’une brûlante actualité. Mais ce n’est pas tout. «Retire tout cela et revêts un nouveau vêtement : Jésus-Christ, le Seigneur. […]» (Romains 13:14 NGÜ). Habiller Jésus-Christ. Nous avons déjà entendu cette image de l’habillage dans une prédication de Matthias Altwegg il y a quelques semaines. Lorsque nous habillons Jésus-Christ, il ne s’agit pas simplement de mettre quelque chose sur nous. Pour ainsi dire, enfiler des vêtements neufs, non lavés et en sueur. Il s’agit plutôt de revêtir le Christ. La traduction de la Bible «Le Livre» le traduit très bien. «[…] glisse-toi pour ainsi dire dans le Seigneur, le Messie Jésus, comme dans un vêtement ! […]» (Romains 13,14 DBU). Il ne suffit donc pas de s’habiller, mais de se glisser dans Jésus. Pour illustrer mon propos, je t’ai apporté Elysia. Elysia a pour nom de famille Chlorotica. C’est une espèce d’escargot qui vit dans la mer. La particularité de cet escargot est qu’il mange des algues en tant que larve. Elle digère pratiquement toute la plante, à l’exception des globules colorés. Jusqu’à présent, cela n’a rien d’excitant, mais ensuite, il se passe quelque chose d’énorme. En effet, Elysia ingère ces corpuscules colorés et ceux-ci lui permettent de réaliser la photosynthèse. Ce que seules les plantes peuvent faire. L’escargot vit alors joyeusement pendant 8–9 mois et finit par mourir. Sans avoir besoin de nourriture. Car cet escargot devient pour ainsi dire une plante. Elle attire plus ou moins les algues et se transforme ainsi. Elysia reste cependant un escargot. Tout comme Elysia absorbe les algues et se transforme, les disciples de Jésus-Christ doivent aussi se glisser en lui et se laisser transformer par lui dans leur vie. Si cela se produit, on est certes surpris par la deuxième venue de Jésus, mais pas pris au dépourvu.
Questions possibles pour le petit groupe
Lire le texte biblique : Marc 13, 33–37 (Éventuellement Marc 13)
- Quelle est ta position sur la première venue de Jésus-Christ ? Quelle signification cela a‑t-il pour toi ?
- Que te font les signes des temps (famine, tremblement de terre, épidémie, guerre) ? Comprends-tu l’intention consolatrice des paroles de Jésus dans Marc 13 ?
- Qu’est-ce que la parabole des trois serviteurs déclenche en toi (Matthieu 25,14–30) ? Qu’est-ce qui te met en colère ? Où as-tu une question ouverte ? Qu’est-ce qui t’a interpellé ?
- Classerais-tu ton état actuel de suivi comme vigilant, endormi ou quelque part entre les deux ? Qu’est-ce qui te fait dire cela ?
- Qu’est-ce que l’idée que Jésus-Christ est sur le point d’arriver déclenche chez toi ? Quelles émotions ressens-tu ?