Corps & foi | être la demeure de l’Esprit Saint

L’apôt­re Paul décrit le corps d’un disci­ple de Jésus com­me le temp­le du Saint-Esprit. Com­me dans le temp­le de l’Is­raël antique, Dieu habi­te dans cet­te mai­son avec sa sple­ndeur glo­rieu­se. Cela a des effets puis­sants sur la per­son­ne elle-même, mais aus­si sur tout son envi­ron­ne­ment. Com­me dans les temps anci­ens, le temp­le doit être régu­liè­re­ment entre­tenu pour que l’e­sprit de Dieu se sen­te à l’ai­se et puis­se s’épanouir.

De nos jours, pres­que tout est dis­po­nible sous for­me «à emporter» : Cof­fee to go, piz­za to go, bowl to go, sushi to go. Même si c’est le con­tenu qui est décisif, l’em­bal­la­ge est quand même très important. Cela peut paraît­re un peu étran­ge, mais il exis­te aus­si un God to go (Dieu à emporter). C’est une cho­se qui a fait ses preu­ves et qui fon­c­tion­ne depuis la pre­miè­re Pen­te­côte au 1er siè­cle. Et là enco­re, le con­tenu est décisif, mais l’en­ve­lo­p­pe a aus­si une fon­c­tion importan­te. Paul accor­de une gran­de valeur au corps d’u­ne per­son­ne lors­qu’il le décrit com­me le temp­le de l’E­sprit Saint: «Ou ne sais-tu pas que ton corps est un temp­le de l’E­sprit Saint en toi, qui vit en toi et qui t’a été don­né par Dieu ? Vous ne vous appar­te­nez pas à vous-mêmes, car Dieu a payé un prix éle­vé pour vous. C’est pour­quoi hono­rez Dieu avec vot­re corps !» (1Corinthiens 6,19s NLB).

Inauguration du temple

Dans la Bible, le temp­le repré­sen­te le lieu de désir de Dieu, celui d’ha­bi­ter avec les hom­mes. C’est l’en­droit où le ciel et la terre se tou­ch­ent et ne font plus qu’un. Le ciel n’est pas un end­roit loin­tain, mais la réa­li­té de Dieu, qui est enco­re invi­si­ble pour nous. Au début de l’his­toire de l’hu­ma­ni­té, dans le para­dis du jar­din d’E­den, c’é­tait déjà le cas. Plus tard, lors­que le peu­ple d’Is­raël était en rou­te vers la Terre Pro­mi­se, ils ont con­struit la ten­te de la ren­cont­re, appelée le taber­na­cle, sous la direc­tion pré­cise de Dieu et avec beau­coup de soin. Après avoir pris pos­ses­si­on du pays où cou­lent le lait et le miel, les Israé­li­tes ont con­struit le pre­mier temp­le à Jéru­sa­lem sous le roi Salo­mon com­me lieu de rési­dence de Dieu par­mi les hommes.

Les plans de l’é­di­fice ache­vé dans sa for­me et sa con­cep­ti­on venaient direc­te­ment de Dieu. Les meil­leurs artisans ont con­struit la mai­son de Dieu avec les maté­riaux les plus pré­cieux. Il est cen­sé sym­bo­li­ser la créa­ti­on par­fai­te de Dieu, qu’il cré­era un jour. En tant que demeu­re de Dieu, seul le meil­leur était assez bon. Cela vaut aus­si pour nos corps. Nous avons tous été façon­nés par Dieu lui-même selon ses plans par­faits dans le vent­re de not­re mère (Psau­me 139,13 et sui­vants). Il s’a­git main­ten­ant de prend­re soin de ce temp­le ou de ce corps pour que l’e­sprit de Dieu s’y sen­te bien..

Les deux, la ten­te de la ren­cont­re et le temp­le, ont rem­pli leurs objec­tifs en per­met­tant à Dieu d’en­trer lui-même avec sa sple­ndeur glo­rieu­se. En par­tie, cela s’est mani­fes­té par une colon­ne de nuages (Exo­de 33,10) ou par de la fumée (Esaïe 6,4). Un hom­me retrouve éga­le­ment sa desti­née – être la véri­ta­ble image de Dieu et le reflé­ter dans le mon­de – lors­que Jésus ent­re en nous par son Esprit. Peut-être que cela son­ne pres­que trop étran­ge à nos oreil­les pour être vrai. Salo­mon aus­si avait du mal à cro­i­re que Dieu puis­se habi­ter dans le temp­le ache­vé. «Com­ment cet­te mai­son que j’ai bâtie pour­rait-elle te con­te­nir ?» (1Rois 8:27 LUT). Pour­tant, Dieu est entré. De la même maniè­re, Dieu, dans sa puis­sance et sa gloire, s’in­stal­lera dans not­re corps de 150–200 cm et fera de nous des sor­tes de temp­les mobiles. 

La dédi­cace du temp­le était une gigan­tes­que fête de 14 jours à laquel­le assis­taient les Israé­li­tes de tout le pays. Elle mar­quait le moment où la pré­sence de Dieu pre­nait pos­ses­si­on du temp­le dans une sple­ndeur puis­san­te et glo­rieu­se. Nous aus­si, en tant qu’ê­tres humains, nous avons beso­in d’u­ne tel­le impul­si­on initia­le. Au moment pré­cis où nous con­fi­ons not­re vie à Jésus, le men­tor céles­te s’in­stal­le chez nous. «[…] par­ce que vous avez accep­té ce mes­sa­ge dans la foi, Dieu vous a don­né – com­me il l’a­vait pro­mis – le Saint-Esprit par le Christ. Il a ain­si impri­mé son sceau sur vous, la con­fir­ma­ti­on que vous aus­si, main­ten­ant, vous êtes sa pro­prié­té.» (Éphé­si­ens 1:13 NGÜ). Être disci­ple de Jésus sans l’E­sprit Saint, c’est une con­tra­dic­tion dans les ter­mes (Romains 8:14).

Une vie puissante dans et autour du temple

Le cœur du taber­na­cle et le sym­bo­le de la pré­sence de Dieu était l’ar­che d’al­li­ance, un coff­re en bois d’a­ca­cia et en or. Elle con­te­nait les tablet­tes de pierre avec les dix paro­les et sym­bo­li­sait l’al­li­ance de Dieu avec le peu­ple d’Is­raël. Lors d’u­ne batail­le, les Phi­lis­tins ont pris l’Ar­che d’Al­li­ance (1Samuel 4,11). Ensuite, ils l’ont pla­cée dans le temp­le de leur dieu Dagon. Peu après, des cho­ses étran­ges se pro­dui­si­rent : la sta­tue de Dagon tom­ba et se bri­sa, et la ville fut frap­pée par des fléaux décrits com­me des «bos­ses». La pré­sence de Dieu ne res­te jamais sans effets forts – d’un côté ou de l’aut­re.

Que fait l’e­sprit de Dieu sur et dans les petits temp­les mobi­les, Ses disciples ?

• L’E­sprit de Dieu rend Jésus pré­sent et réel pour les indi­vi­dus et les com­mun­au­tés. Quand Jésus par­le de son départ du mon­de, il pro­met dans le même souf­fle à ses disci­ples Para­kle­tos pour être avec eux (Jean 14:16). Tra­duit lit­té­ra­le­ment, ce nom signi­fie «.Appelé à côté»., le con­seil­ler juri­di­que qui pas­se son bras autour de ton épau­le, ou le con­seil­ler qui don­ne de sages con­seils. C’est un men­tor céles­te, éga­le­ment appelé con­so­la­teur, encou­ra­ge­ur ou avo­cat. Jésus se sent donc chez lui avec ses disci­ples et les gui­de­ra dans les pro­fon­deurs mys­té­rieu­ses de la véri­té – la véri­té sur Dieu et ses intentions.
• L’E­sprit de Dieu recrée les per­son­nes bri­sées et pécher­es­ses et en fait des pré­cur­seurs de la nou­vel­le créa­ti­on. Paul par­le beau­coup de l’ac­tion trans­for­ma­tri­ce de l’E­sprit Saint. A un moment don­né, il oppo­se les pen­chants de la natu­re pécher­es­se – les mul­ti­ples façons dont les gens gâchent leur pro­pre vie et cel­le des aut­res – au fruit de l’E­sprit. «En revan­che, si l’E­sprit Saint domi­ne not­re vie, il fera pous­ser en nous des fruits tout à fait dif­fér­ents : Amour, joie, paix, pati­ence, gen­til­les­se, bon­té, fidé­li­té, douceur et maî­tri­se de soi.» (Gala­tes 5,22f NLB). Par l’E­sprit de Dieu, un hom­me est trans­for­mé en une nou­vel­le créa­ti­on (2 Corin­thiens 5:17), en un temp­le vivant qui est com­me un petit modè­le de la créa­ti­on à venir.
• L’E­sprit de Dieu don­ne une mis­si­on aux disci­ples de Jésus et les équi­pe pour cela. L’e­sprit de Dieu est décrit dans la Bible com­me ruach et pneu­ma Les deux ter­mes signi­fi­ent Vent, souf­fle et Esprit. L’e­sprit de Dieu est aus­si pro­che de nous que not­re respi­ra­ti­on, il est actif dans nos pen­sées et nos sen­ti­ments. Il nous don­ne par­fois des impul­si­ons douces, puis moins douces, nous met en gar­de cont­re des actions ou des pen­sées inap­pro­priées, nous con­duit dans des end­roits inat­ten­dus avec des pos­si­bi­li­tés inat­ten­dues. Il s’a­git tou­jours de fai­re de la pré­sence de Dieu une réa­li­té et d’êt­re ain­si des témo­ins vivants de la nou­vel­le créa­ti­on. Pour cet­te mis­si­on divi­ne, l’E­sprit de Dieu nous équi­pe de maniè­re extrê­me­ment effi­cace. «L’e­sprit de Dieu, qui a res­su­s­ci­té Jésus d’ent­re les mor­ts, vit en toi. Et de même qu’il a res­su­s­ci­té le Christ d’ent­re les mor­ts, il ren­dra aus­si la vie à ton corps mor­tel par le même esprit qui vit en toi» (Romains 8,11 NLB). L’e­sprit de Dieu est plus fort que tou­tes les puis­sances de la mort et des ténè­bres. Il équi­pe les disci­ples de Jésus de cha­ris­mes (dons de la grâce) afin qu’ils puis­sent ser­vir avec force : encou­ra­ger, con­so­ler, guérir, prier, gui­der en ser­vant, exhorter, dis­cer­ner les esprits, etc. – tout ce qu’e­xi­ge une situation.

Réforme du temple

Il est arri­vé à plu­s­ieurs repri­ses que des rois s’at­ta­chent à d’au­t­res dieux et lais­sent le temp­le pourr­ir. Cela a eu des con­sé­quen­ces néga­ti­ves sur l’expé­ri­ence de la pré­sence de Dieu et, en dépen­dant direc­te­ment, sur le bien-être du peu­ple. La situa­ti­on était par­ti­cu­liè­re­ment mau­vai­se lors­que Josi­as devint roi. Celui-ci ne vou­lait pas accep­ter cela. Il a donc inves­ti beau­coup d’ar­gent pour que les char­pen­tiers, les con­s­truc­teurs et les tail­leurs de pierre puis­sent répa­rer la mai­son de Dieu (2 Rois 22). Il fit enle­ver du temp­le tous les objets uti­li­sés pour le cul­te de Baal, d’As­hé­ra et d’au­t­res divi­ni­tés et les brû­la (2 Rois 23:4).

Dans nos vies aus­si, l’ef­fet de l’E­sprit Saint peut être mas­si­ve­ment dimi­n­ué. Deux pas­sa­ges l’ex­pri­ment : «Veil­le à ne pas attris­ter l’E­sprit Saint par ton com­porte­ment […].» (Ephé­si­ens 4:30 NLB). «Ne réprime pas l’E­sprit Saint» (1Thessaloniciens 5,19 NLB). Com­me dans l’an­ci­en Israël, l’idolâ­trie est la rai­son du refou­le­ment de la pré­sence glo­rieu­se de Dieu. Le réfor­ma­teur Mar­tin Luther écrit dans son grand caté­chis­me : Ce à quoi tu tiens dans ton cœur, c’est ton Dieu ! Ou : Car ce pour quoi tu vis est ton Dieu. Les dieux que nous véné­rons nous entou­rent d’off­res de con­som­ma­ti­on, de lut­tes de par­tis et d’in­té­rêts, de spots publi­ci­taires mani­pu­la­teurs, de flots d’i­mages agres­si­ves. Con­trai­re­ment à Jésus-Christ, ils ne nous ren­dent pas libres, ils nous ren­dent escla­ves. Ils ne se «révè­lent» pas, ils se voilent.

L’ac­com­plis­se­ment par l’E­sprit Saint ne se pro­duit pas une fois pour tou­tes lors­que nous com­men­çons à sui­v­re Jésus. Il faut des réfor­mes régu­liè­res (= restau­ra­ti­on, remi­se en for­me). C’est pour­quoi Paul dit aux chré­ti­ens : «.Ne vous eni­v­rez pas de vin, sinon vous rui­ne­rez vot­re vie. Lais­sez plu­tôt l’E­sprit Saint vous rem­plir» (Éphé­si­ens 5:18 NLB). Com­ment ça marche ?

• La con­di­ti­on de base est un désir ardent de la pré­sence de Dieu. Jésus dit : «Heu­reux ceux qui sont pau­vres devant Dieu, car le royau­me des cieux est à eux.» (Mat­thieu 5,3 NGÜ). Le royau­me des cieux, dont l’E­sprit de Dieu est le pré­cur­seur, appar­tient aux néces­si­teux de Dieu.
• Se rep­en­tir enco­re et enco­re et deman­der à Jésus de te par­don­ner tes péchés. Le temp­le était l’en­droit où les Israé­li­tes reve­naient régu­liè­re­ment pour con­fes­ser leurs péchés et rece­voir le pardon.
• Deman­der au Père céles­te l’E­sprit Saint «Mais si même vous, hom­mes pécheurs, savez com­ment fai­re du bien à vos enfants, à com­bien plus for­te rai­son vot­re Père céles­te don­nera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui deman­dent» (Luc 11,13 NLB).
• Viv­re en har­mo­nie avec l’E­sprit Saint Si nous répon­dons à ses impul­si­ons et vivons de sa force, cela ren­force la pré­sence de Dieu dans not­re vie. Et puis, nous nous retrou­vons aus­si dans la louan­ge, en chan­tant des psau­mes et des can­ti­ques spi­ri­tuels (Ephé­si­ens 5,19), ce qui est extrê­me­ment propi­ce à l’ac­com­plis­se­ment de l’e­sprit de Dieu.
• Viv­re en com­mu­ni­on avec Dieu et d’au­t­res du «mou­ve­ment du temp­le mobi­le». Chacun de nous est un temp­le du Saint-Esprit et ensem­ble, nous for­mons une mai­son où Dieu habi­te. Ensem­ble, nous fai­sons l’expé­ri­ence de plus de la plé­ni­tu­de de l’E­sprit Saint.

Envi­ron cinq mois avant de par­tir pour mon time­out au Cana­da en été 2023, l’é­qui­pe d’em­ployés m’a offert une «boî­te cana­di­en­ne» pour mon anni­ver­saire. Elle con­te­nait dif­fér­ents pro­duits cana­di­ens, dont un mug avec la feuille d’é­ra­ble des­sus. Grâce à ces cadeaux, j’ai pu goû­ter à l’a­van­ce à l’air cana­di­en et me délec­ter de l’an­ti­ci­pa­ti­on. Le Cana­da peut venir !

L’E­sprit Saint a une mis­si­on simi­lai­re dans la vie d’un disci­ple : «Et même nous, bien que nous ayons reçu dans l’E­sprit Saint un avant-goût de la gloire à venir, nous sou­pi­rons et atten­dons avec impa­ti­ence le jour où Dieu nous éta­bl­i­ra dans nos pleins droits en tant que ses enfants et nous don­nera le nou­veau corps qu’il nous a pro­mis.» (Romains 8:23 NLB). Not­re corps est si pré­cieux que Dieu le choi­sit com­me Sa demeu­re. Ain­si, la dimen­si­on divi­ne devi­ent une réa­li­té dans not­re vie.

Questions possibles pour les petits groupes

Lire le tex­te bibli­que : Jean 14

1. D’a­près le tex­te bibli­que de Jean 14, qui est le Saint-Esprit et que fait-il ?
2. Com­ment as-tu vécu le moment où la pré­sence de Dieu en la per­son­ne de l’E­sprit Saint a fait de ton corps son temple ?
3. Com­ment res­sens-tu l’E­sprit Saint dans l’ac­com­plis­se­ment de ta mis­si­on dans ce monde ?
4. Pour quel type d’idolâ­trie es-tu le plus vul­né­ra­ble ? Où as-tu beso­in d’u­ne réforme ?
5. Tour­nez-vous ensem­ble vers la croix de Jésus, deman­dez le par­don et un nou­vel accom­plis­se­ment par l’E­sprit Saint.