Noël arrive – prépare-toi !
série : Avent 2019 | Texte biblique : Esaïe 40,1–6,9–11
Jean-Baptiste précise qu’en plus des préparatifs habituels de Noël, il y a encore quelques autres choses qui sont importantes en vue du Seigneur qui vient :
- En tant que précurseur de Jésus, il appelle à la conversion et à la pénitence.
- Il annonce le Sauveur et montre que le chemin vers la gloire de Dieu passe par lui, le Christ crucifié.
- En tant qu’évangéliste, il ne fait pas de câlins, mais parle clairement et s’oppose radicalement à toute forme d’hypocrisie pieuse.
La période de l’Avent, cette période précédant Noël, est pour beaucoup de gens une période particulièrement agitée. Il y a tellement de choses à faire. Outre les travaux quotidiens, il faut préparer toutes sortes de choses. Maintenant, tant que nous sommes encore en «La sève de la vie» et ont suffisamment de forces, ces tâches supplémentaires ne posent pas trop de problèmes. Certains vivent même très bien cette période et pensent qu’ils peuvent tout à fait se passer de leurs préparatifs de Noël. «cours biblique» de se coucher. Le verset de la semaine de la troisième semaine de l’Avent nous y invite : «Préparez le chemin du Seigneur«dit-il. Il est écrit noir sur blanc qu’en cette période précédant Noël, nous ne devons pas rester assis à nous tourner les pouces, mais travailler. Nous devons nous préparer à la grande fête de la venue de Jésus. «Préparez le chemin du Seigneur, car voici que le Seigneur vient avec force». C’est ce que dit le prophète dans Esaïe 40,3 et 10. Oui, le temps de l’Avent est un temps de préparation ! La question est de savoir si les travaux préparatoires que nous accomplissons ces jours-ci correspondent à ceux dont parle le prophète. Esaïe 40,1–6,9–11, le texte biblique d’aujourd’hui, est un grand passage du livre de ce prophète, un passage destiné à réconforter le peuple de Dieu secoué par la souffrance, le jugement et le châtiment. «Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu». C’est ainsi que commence le passage. C’est l’Évangile à l’état pur. Trois choses sont promises au peuple ici : 1. votre esclavage est terminé, fini le service d’esclave. 2) Vos fautes sont pardonnées. 3) Vous avez assez souffert, vous avez été suffisamment punis pour ce que vous avez perdu et pour ce que vous avez fait de mal.
Puis le prophète parle de cette voix qui appelle à préparer le chemin pour le Seigneur qui va venir : «Une voix crie : Dans le désert, préparez le chemin de l’Éternel, dans la steppe, aplanissez la voie pour notre Dieu ! Que toutes les vallées soient élevées, que toutes les montagnes et les collines soient abaissées, que ce qui est inégal soit droit, que ce qui est accidenté soit aplani». (Esaïe 40,3–4) Pour moi, cela ressemble presque à la préparation d’un terrain d’atterrissage : une piste doit être construite, une piste d’atterrissage sur laquelle le vaisseau spatial pourra se poser en toute sécurité avec son hôte de marque, le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois : Le terrain d’atterrissage doit se trouver à l’écart des villages et des villes, à l’écart des routes et des installations industrielles, dans le désert, dans la steppe. Tout doit y être aplani, nivelé, pour que rien ne se passe mal, pour qu’il n’y ait pas d’atterrissage en catastrophe.
Le Dieu vivant veut atterrir chez vous avec toute sa majesté et sa puissance. C’est ce que dit le prophète. Bien sûr, il le formule un peu différemment : «La gloire du Seigneur sera révélée…» Il dit ainsi «La gloire de l’Éternel sera révélée, et toute chair ensemble la verra…» (Esaïe 40,5) Et au 10e verset de ce chapitre, il est dit ensuite «Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec force, et son bras dominera». C’est un événement grandiose qui est annoncé ici, un événement unique pour lequel le peuple de Dieu doit être préparé. Et peut-être devinons-nous, rien qu’en lisant ces descriptions du prophète, que les préparatifs de Noël, tels que nous les faisons ces jours-ci, ne correspondent probablement pas tout à fait à ce que le prophète veut dire. «Une voix crie : Dans le désert, préparez le chemin de l’Éternel, dans la steppe, aplanissez la route de notre Dieu». C’est ce que prêche Isaïe, le prophète, plusieurs centaines d’années avant que Noël n’arrive.
Et maintenant, passons au Nouveau Testament – à Jean-Baptiste. Il est considéré comme le précurseur de Jésus. C’est ainsi qu’il se définit lui-même. Et en tant que précurseur de Jésus, Jean s’identifie entièrement à cette voix dont parle Isaïe. «Je suis cette voix«Il dit à ceux qui viennent lui demander son identité. «Je suis la voix d’un prédicateur dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur ! comme l’a dit le prophète Esaïe». (Jean 1,23) Jean-Baptiste est celui qui doit ouvrir la voie à ce Seigneur annoncé par Esaïe. Et comment fait-il cela ? Construit-il quelque part dans le désert une immense piste d’atterrissage sur laquelle l’engin spatial transportant l’hôte céleste pourra se poser en toute sécurité ? Nous trouvons la réponse en Luc 3,1–8a.
1. il ne construit pas de piste d’atterrissage, mais prêche le bus
«Il vint dans toute la région du Jourdain«on peut lire ici «et prêchait le baptême de repentance pour la rémission des péchés». (Luc 3,3) Et il y a d’autres passages dans les textes du Nouveau Testament qui le confirment. Matthieu 3,1–2, par exemple. On y lit «En ce temps-là, Jean-Baptiste vint prêcher dans le désert de Juda, en disant : «Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché». Non, Jean ne construit pas de piste d’atterrissage pour le visiteur du ciel. Il prêche la repentance. Il appelle les gens à se repentir. Pourquoi ? C’est très simple : Jean ne prépare pas simplement le chemin du Seigneur dans ce monde. Il lui prépare le chemin dans le cœur des hommes. Ce Seigneur, dont Esaïe et d’autres prophètes de l’Ancien Testament ont parlé pendant des siècles, ne veut pas seulement venir vers nous, les hommes. Il veut entrer dans nos cœurs et y faire sa demeure.
Là où ce n’est pas le cas, là où Jésus ne fait que venir à nous sans trouver sa place dans nos cœurs, Noël reste sans effet, la fête de Noël se transforme en une fête d’anniversaire tout à fait ordinaire, qui apporte bien quelques heures de joie, crée une ambiance agréable, permet de faire de belles rencontres et de manger un repas copieux, mais reste sans effet durable. Et c’est pourtant ce que beaucoup de gens vivent à Noël, année après année. Ensuite, ils retournent à leur quotidien et continuent à vivre comme ils l’ont toujours fait : sans ce Seigneur dont ils ont fêté la venue, sans Jésus, sans sa gloire, sans sa force, sans le don de sa grâce, sans la connaissance du pardon. Noël reste sans effet, parce que Jésus est bien venu chez eux, mais ne trouve pas de place dans leur vie. Angelus Silesius, un théologien et médecin allemand, aurait dit un jour «Quand bien même le Christ serait né mille fois à Bethléem et non en toi, tu resterais perdu pour l’éternité». Il dit ainsi : tu peux fêter Noël dix, vingt, quarante, soixante, quatre-vingts ou même cent fois, et passer à côté de la bénédiction de sa venue. Le Seigneur Jésus ne veut pas seulement atterrir sur cette terre. Il aurait pu le faire même sans le précurseur Jean. Il veut venir dans votre vie. C’est pourquoi Jean prêche la repentance. C’est pourquoi il appelle à la repentance. Car la repentance est le chemin par lequel nous, les hommes, ouvrons notre cœur au Seigneur Jésus. Avez-vous déjà entendu cet appel à la repentance ? L’avez-vous suivi ? Avez-vous ouvert votre cœur au Seigneur Jésus ? Ou le gardez-vous encore fermé ? «Préparez le chemin du Seigneur». est le titre de l’appel lancé pour la troisième semaine de l’Avent. Les gens de l’Avent sont des gens qui font cela. Ils ouvrent la voie au Seigneur Jésus dans leur propre cœur et ensuite, comme Jean, dans le cœur de leurs semblables. En tant que précurseur, Jean ne construit pas de piste d’atterrissage, mais prêche des bus !
2. il ne parle pas de gloire, mais annonce le Sauveur
Si nous comparons la citation d’Esaïe dans Luc 3 avec le texte original d’Esaïe 40,4–5, nous constatons que chez Luc, le passage d’Esaïe est en fait cité «de manière erronée». Esaïe parle de la gloire qui doit être révélée. Luc, lui, parle du Sauveur que tous les hommes verront. Est-ce une erreur ? L’évangéliste a‑t-il mal recopié ? Non, avec cette modification du texte, il ne fait que clarifier ce que signifie la gloire de Dieu telle qu’elle se manifeste à nous, les hommes. Or, je ne sais pas ce que vous associez à la notion de gloire de Dieu. Lorsque nous googlisons ce terme, nous tombons sur des images de beauté indescriptible, d’éclat lumineux, de lumière merveilleuse, de clarté pénétrante, de richesse incomparable, etc. Pour nous, c’est cela la gloire : la lumière, l’éclat, la beauté, la plénitude… Et cette gloire, nous y aspirons tous, n’est-ce pas ? Qui d’entre nous ne voudrait pas la voir une fois, cette beauté indescriptible de la gloire de Dieu ? Qui ne voudrait pas l’expérimenter, cette splendeur lumineuse qui émane de Dieu ? Eh bien, si nous faisons défiler la galerie d’images de la gloire de Dieu, nous tombons soudain sur cette image : une couronne d’épines qui rappelle la terrible souffrance de Jésus. Et vous vous demandez peut-être si elle n’est pas exactement le contraire de la gloire : l’image de la souffrance, de la douleur, du mépris et de la mort. C’est en cela que la gloire de Dieu s’est manifestée parmi nous, les hommes, en envoyant son Fils comme Sauveur du monde, en le livrant à la croix pour nous sauver de notre perdition et nous gagner à son monde éternel. En envoyant son Fils comme Sauveur du monde, Dieu nous a révélé sa merveilleuse gloire. La gloire de Dieu n’est pas seulement un terme utilisé pour décrire la qualité de la grandeur, de la puissance, de la beauté et de la plénitude de Dieu. La gloire de Dieu est une personne. Elle s’appelle Jésus-Christ. L’évangéliste Jean témoigne dans son évangile : «Le Verbe s’est fait chair» – il entend par là que Dieu s’est fait homme par son Fils Jésus – «le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père, pleine de grâce et de vérité». (Jean 1.14) En faisant de son Fils le Sauveur du monde, Dieu nous a révélé sa gloire. Jean-Baptiste exerce son ministère de précurseur en nous faisant comprendre, à nous les hommes, que le chemin vers la gloire de Dieu passe par Jésus, par le Christ crucifié. C’est ce qu’il veut graver dans nos cœurs ce matin : Celui qui veut voir la gloire de Dieu ne peut pas passer à côté du Christ crucifié. Ou, pour le dire à l’envers, il ne peut pas passer par la gloire : Celui qui passe à côté du Christ crucifié ne verra jamais la gloire de Dieu. En tant que précurseur du Seigneur, Jean ne construit pas de piste d’atterrissage, mais prêche des bus. Il ne parle pas de gloire, mais annonce le Sauveur. Et il fait encore autre chose :
3. il ne fait pas de câlins, il parle clairement
Jean a manifestement beaucoup de succès avec sa prédication de pénitence. Les gens viennent en masse vers lui pour se faire baptiser. Notre passage en Luc 3 parle d’une foule qui est sortie pour se faire baptiser par lui (verset 7). Et les récits des autres évangiles le confirment : «Alors la ville de Jérusalem, toute la Judée et tous les pays du Jourdain sortirent vers lui et se firent baptiser par lui». (Matthieu 3,5 ; cf. Marc 1,5). Les gens entendent son message. Ils répondent à son appel. Ils viennent en masse et se font baptiser. Si notre prédication avait un tel impact aujourd’hui, parlerions-nous de réveil ? Jean devrait pourtant exulter à ce moment-là. Il devrait remercier Dieu de donner tant de fruits. Il devrait accueillir tous ces gens avec enthousiasme. Mais Jean réagit tout autrement. Dans le verset 7 de Luc 3, je l’ai lu tout à l’heure : «Alors Jean dit à la foule qui sortait pour être baptisée par lui : «Races de vipères…». D’autres traduisent ici : «Bande de loutres…» (ancienne Bible de Luther), «vous, bande de diables…» (l’espoir pour tous). Ce sont les toutes premières paroles que nous entendons de la bouche du Baptiste dans l’évangile de Luc. «Race de vipères, qui vous a fait croire que vous échapperiez à la colère à venir ?» (Luc 3,7) Jean, es-tu devenu fou ? Ce n’est pas ainsi que l’on traite les gens qui réagissent à la prédication et se présentent au baptême. On ne peut que se réjouir de ces personnes. Pourquoi fait-il cela ? Eh bien, c’est un groupe de personnes très particulier qu’il accueille, ou plutôt qu’il rejette, avec ces paroles dures. Selon le récit de Matthieu, il s’agit des pharisiens et des sadducéens (Matthieu 3,7), c’est-à-dire des gens qui sont si terriblement fiers de leur piété, qui sont fermement convaincus qu’il n’y a pas de meilleurs hommes qu’eux. Ils regardent avec le plus profond mépris les publicains et les pécheurs dont la vie est si éloignée de ce que Dieu veut. Ce sont les personnes qui font tout correctement et qui n’ont vraiment pas besoin de se repentir – et qui ne savent même pas ce qu’est la repentance. Ce sont des modèles de personnes dont tout le monde peut s’inspirer. Mais pourquoi se joignent-ils à ceux qui veulent répondre à l’appel du Baptiste et recevoir son baptême ? Tout simplement parce qu’ils respectent le ministère de Jean. Ils le reconnaissent comme un messager puissant de Dieu et ne veulent pas rester à l’écart. Ils veulent bien sûr être présents lorsque le royaume proclamé par Jean arrivera. Ils sont les premiers à avoir le droit de participer au royaume de Dieu à venir… C’est pourquoi ils sont prêts à subir le rituel du baptême, alors qu’ils n’en ont pas vraiment besoin. Mais Jean voit clair dans ces gens. Il reconnaît leur manque de repentir et leur fait comprendre : «Ce que je célèbre ici est bien plus qu’un simple rituel pieux. Mon baptême est un acte qui marque un changement intérieur profond : Le changement d’attitude. Celui qui n’accomplit pas ce changement d’attitude, celui qui n’en a pas besoin, n’est pas à sa place chez moi. Non, Jean ne fait pas de câlins. Il parle clairement, même si cela irrite profondément les gens. Nous ne lisons rien sur la manière dont ces personnes se sont enfuies. Mais ils étaient probablement très énervés par ce type de Baptiste qui les avait pris à partie avec tant d’insolence. Oui, cela aussi fait partie du ministère du Précurseur, de dénoncer la fausseté, de démasquer l’hypocrisie et de séparer le bon grain de l’ivraie.
Chers frères et sœurs, chers amis, certains d’entre nous sont occupés ces jours-ci par toutes sortes de préparatifs de Noël. N’oublions pas que d’autres choses sont importantes en vue de la venue de notre Seigneur :
- Que nous ouvrions nos cœurs et que nous fassions de la place au Seigneur Jésus dans notre vie. Alors Noël pourra avoir un effet durable !
– Que nous ne cherchions pas la gloire de Dieu n’importe où, ni dans nos superbes décorations de fête, mais auprès de Jésus crucifié. C’est auprès de lui et de lui seul que nous rencontrerons la merveilleuse splendeur de l’amour de Dieu.
– Et que nous ne tolérions plus la fausseté pieuse et l’hypocrisie dans notre vie, mais que nous devenions enfin honnêtes – devant Dieu, devant notre prochain et aussi devant nous-mêmes. Le Seigneur de gloire ne vient pas chez les hypocrites. Il s’installe chez les pécheurs qui savent qu’ils ont besoin de lui et qui lui ouvrent leur cœur.
Je vous souhaite de tout cœur de joyeuses fêtes de fin d’année, qui ne se termineront pas simplement le 26 décembre, mais qui vous apporteront des bénéfices personnels et de riches bénédictions, dont les effets se feront sentir jusque dans la nouvelle année.